Author: | Cesare Bonesana BECCARIA | ISBN: | 1230001776553 |
Publisher: | Editions MARQUES | Publication: | July 25, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Cesare Bonesana BECCARIA |
ISBN: | 1230001776553 |
Publisher: | Editions MARQUES |
Publication: | July 25, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Des délits et des peines fut l'un des plus grands succès d'édition de la fin du XVIIIe siècle. Son objet principal est de fonder le droit de punir le crime, défini, après Rousseau, comme violation du pacte social. Mais Beccaria réfléchit également aux caractéristiques de la peine, qu'il veut proportionnée, s'opposant à la peine de mort (qu'il admet néanmoins dans des cas extrêmes) ainsi qu'à la grâce. Il conçoit aussi déjà l'éducation comme un moyen préventif contre la délinquance. Surtout, il propose d'exclure de la liste des crimes tous les faits qui n'entraînent pas de troubles de l'ordre public : lèse-majesté, blasphème, suicide, homosexualité...
La lecture de Beccaria passionnera le philosophe aussi bien que l'historien. Même si l'état de la procédure criminelle ne fut sans doute pas aussi barbare que le laisse supposer l'ouvrage, il revient au philosophe milanais de s'être opposé à l'arbitraire qui consistait à faire varier la peine selon la respectabilité du coupable, d'avoir milité pour la légalisation de l'homosexualité ou encore pour la suppression de la torture. --Paul Klein
Présentation de l'éditeur
Paru à Livourne en 1764, le Traité des délits et des peines du marquis de Beccaria (1738-1794), fut traduit pour la première fois en français deux ans plus tard par l'abbé Morellet et salué par Voltaire comme "le vrai code de l'humanité". Il dénonce les lois injustes, défend le principe d'égalité devant la loi, met en avant la proportion entre les délits et les peines, expose les moyens de prévenir les crimes.
Extrait:
Origine des peines
Libres et isolés sur la surface de la terre, las de s'y voir sans cesse dans un état de guerre continuel, fatigués d'une liberté que l'incertitude de la conserver rendait inutile, les hommes en sacrifièrent une partie pour jouir sûrement et en paix du reste. Pour for-mer une société, il fallut des conditions, et voilà les premières lois. Toutes les portions de libertés sacrifiées ainsi au bien d'un chacun se réunissent pour composer la souveraineté d'une nation, dépôt précieux dont le souverain est le gardien et le dispensateur légitime. Mais ce n'était point assez d'avoir formé ce dépôt : tel est l'esprit despotique de chaque homme en particulier, que, toujours prêt à replonger les lois de la société dans leur ancien chaos, il cherche sans cesse à retirer de la masse commune, non seulement la portion de liberté qu'il y a déposée, mais encore à usurper celle des autres ; il fallait donc élever un rempart contre cette usurpation, il fallait des motifs sensibles et assez puissants pour réprimer cet esprit despotique. On les trouva dans les peines prononcées contre les infracteurs des lois. Je dis qu'il fallait des motifs sensibles, parce que l'expérience a prouvé combien la multitude était loin d'adopter des maximes stables de conduite. Il existe, dans l'univers physique et moral, une tendance continuelle à la dissolution. Son effort s'exerce également sur la société, et l'anéantirait bientôt, si l'on ne savait incessamment frapper les yeux du peuple par des objets sensibles et toujours présents à l'esprit...
Des délits et des peines fut l'un des plus grands succès d'édition de la fin du XVIIIe siècle. Son objet principal est de fonder le droit de punir le crime, défini, après Rousseau, comme violation du pacte social. Mais Beccaria réfléchit également aux caractéristiques de la peine, qu'il veut proportionnée, s'opposant à la peine de mort (qu'il admet néanmoins dans des cas extrêmes) ainsi qu'à la grâce. Il conçoit aussi déjà l'éducation comme un moyen préventif contre la délinquance. Surtout, il propose d'exclure de la liste des crimes tous les faits qui n'entraînent pas de troubles de l'ordre public : lèse-majesté, blasphème, suicide, homosexualité...
La lecture de Beccaria passionnera le philosophe aussi bien que l'historien. Même si l'état de la procédure criminelle ne fut sans doute pas aussi barbare que le laisse supposer l'ouvrage, il revient au philosophe milanais de s'être opposé à l'arbitraire qui consistait à faire varier la peine selon la respectabilité du coupable, d'avoir milité pour la légalisation de l'homosexualité ou encore pour la suppression de la torture. --Paul Klein
Présentation de l'éditeur
Paru à Livourne en 1764, le Traité des délits et des peines du marquis de Beccaria (1738-1794), fut traduit pour la première fois en français deux ans plus tard par l'abbé Morellet et salué par Voltaire comme "le vrai code de l'humanité". Il dénonce les lois injustes, défend le principe d'égalité devant la loi, met en avant la proportion entre les délits et les peines, expose les moyens de prévenir les crimes.
Extrait:
Origine des peines
Libres et isolés sur la surface de la terre, las de s'y voir sans cesse dans un état de guerre continuel, fatigués d'une liberté que l'incertitude de la conserver rendait inutile, les hommes en sacrifièrent une partie pour jouir sûrement et en paix du reste. Pour for-mer une société, il fallut des conditions, et voilà les premières lois. Toutes les portions de libertés sacrifiées ainsi au bien d'un chacun se réunissent pour composer la souveraineté d'une nation, dépôt précieux dont le souverain est le gardien et le dispensateur légitime. Mais ce n'était point assez d'avoir formé ce dépôt : tel est l'esprit despotique de chaque homme en particulier, que, toujours prêt à replonger les lois de la société dans leur ancien chaos, il cherche sans cesse à retirer de la masse commune, non seulement la portion de liberté qu'il y a déposée, mais encore à usurper celle des autres ; il fallait donc élever un rempart contre cette usurpation, il fallait des motifs sensibles et assez puissants pour réprimer cet esprit despotique. On les trouva dans les peines prononcées contre les infracteurs des lois. Je dis qu'il fallait des motifs sensibles, parce que l'expérience a prouvé combien la multitude était loin d'adopter des maximes stables de conduite. Il existe, dans l'univers physique et moral, une tendance continuelle à la dissolution. Son effort s'exerce également sur la société, et l'anéantirait bientôt, si l'on ne savait incessamment frapper les yeux du peuple par des objets sensibles et toujours présents à l'esprit...