Author: | Gustave Claudin, Charles Deslys | ISBN: | 1230002442990 |
Publisher: | G. Charpentier (Paris) 1877 | Publication: | July 24, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Gustave Claudin, Charles Deslys |
ISBN: | 1230002442990 |
Publisher: | G. Charpentier (Paris) 1877 |
Publication: | July 24, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait; Il y avait un festin fort gai dans un atelier de modistes de la rue Vivienne. Mme Talexis, la patronne, ayant à ses côtés sa première demoiselle de magasin, et entourée de toutes ses apprenties, fêtait le trentième anniversaire de la fondation de sa maison.
Au dessert, Mme Talexis rappelait avec émotion à son auditoire féminin que c’était par son travail qu’elle était arrivée à son éminente position. Elle racontait qu’elle avait débuté par être une simple ouvrière, puis, qu’à force d’assiduité et de courage (elle n’osait point ajouter de talent), elle était parvenue à inspirer confiance à une cliente riche qui lui avait prêté l’argent nécessaire pour acheter le fonds de sa maîtresse et lui succéder.
Mme Talexis participait tout à la fois de la maîtresse de pension et de la matrone. Elle était arrivée à ce nombre de printemps qui ne permet plus d’assigner un âge à la femme. En réalité, elle avait dépassé la cinquantaine ; mais, quand elle était habillée, et qu’elle était venue par artifice au secours de tout ce qui lui manquait, elle n’était point disgracieuse. Elle avait été mariée. Son mari avait disparu sans laisser de traces. Elle était bonne pour ses apprenties et pour toutes les personnes de sa maison. Comme modiste, elle faisait école, et, quand une jeune fille sortait de chez elle pour s’établir, la débutante avait bien soin de mettre sur son enseigne : Élève de Mme Talexis. Elle se montrait, indulgente pour celles qui l’entouraient et toujours disposée à attribuer leurs fautes à la fatalité.
Extrait; Il y avait un festin fort gai dans un atelier de modistes de la rue Vivienne. Mme Talexis, la patronne, ayant à ses côtés sa première demoiselle de magasin, et entourée de toutes ses apprenties, fêtait le trentième anniversaire de la fondation de sa maison.
Au dessert, Mme Talexis rappelait avec émotion à son auditoire féminin que c’était par son travail qu’elle était arrivée à son éminente position. Elle racontait qu’elle avait débuté par être une simple ouvrière, puis, qu’à force d’assiduité et de courage (elle n’osait point ajouter de talent), elle était parvenue à inspirer confiance à une cliente riche qui lui avait prêté l’argent nécessaire pour acheter le fonds de sa maîtresse et lui succéder.
Mme Talexis participait tout à la fois de la maîtresse de pension et de la matrone. Elle était arrivée à ce nombre de printemps qui ne permet plus d’assigner un âge à la femme. En réalité, elle avait dépassé la cinquantaine ; mais, quand elle était habillée, et qu’elle était venue par artifice au secours de tout ce qui lui manquait, elle n’était point disgracieuse. Elle avait été mariée. Son mari avait disparu sans laisser de traces. Elle était bonne pour ses apprenties et pour toutes les personnes de sa maison. Comme modiste, elle faisait école, et, quand une jeune fille sortait de chez elle pour s’établir, la débutante avait bien soin de mettre sur son enseigne : Élève de Mme Talexis. Elle se montrait, indulgente pour celles qui l’entouraient et toujours disposée à attribuer leurs fautes à la fatalité.