Une balle pour le général

Les gens de l’état-major ne doutent de rien ! « Tout serait tellement plus facile, disent-ils, si l’on pouvait d’une façon ou d’une autre... euh... neutraliser le général Kotoku Yaguchi. Peut-être qu’un petit commando, très réduit, composé d’hommes choisis pour des raisons particulières... ». Et voilà comment l’Opération Brutus est décidée, et pourquoi le major John Loder se retrouve dans la jungle birmane avec une troupe disparate où il y a un Polonais, un Irlandais, un Indien, un Ourdou... et pas davantage, car la « troupe » du major Loder se compose en tout et pour tout de cinq hommes. Ce que sera l’équipée fantastique de cette « patrouille perdue » dans la jungle, c’est ce que nous raconte Patrick Turnbull dans des pages hallucinantes de vie et de tension. Mais, plus frappants peut-être que l’action elle-même, les arrière-plans que l’auteur excelle à créer autour de chacun de ses personnages sont autant de romans à l’intérieur d’un roman. Qui sont, en effet, ces hommes sacrifiés ? Quels sont leurs secrets, leurs haines ? Qui aimaient-ils du temps où ils aimaient ? Et quelles sont les forces profondes qui les poussent en avant pour exécuter une mission désespérée ? Quand l’Opération Brutus sera terminée, vous ne quitterez pas pour autant ses héros. Ils continueront à vivre pour vous, de la vie intense et déchirante qu’a réussi à leur insuffler Patrick Turnbull.