Author: | Fred Griot | ISBN: | 9782814552098 |
Publisher: | publie.net | Publication: | February 9, 2009 |
Imprint: | publie.net | Language: | French |
Author: | Fred Griot |
ISBN: | 9782814552098 |
Publisher: | publie.net |
Publication: | February 9, 2009 |
Imprint: | publie.net |
Language: | French |
Et si la vraie révolution numérique, ce n’était pas (d’abord) la mise à disposition sur nos nouveaux supports, le petit ordinateur portable ou le grand écran de l’ordinateur fixe, ou la tablette de lecture, ou le téléphone, ou la présence parmi les ressources de la bibliothèque, municipale ou universitaire, où vous avez vos habitudes, mais dans la possibilité de construire des « objets » (comme le livre, matériellement, est objet – et fameusement complexe, même le simple livre de poche) issus de dimensions pas forcément neuves, ou récentes, mais qui ne savaient pas se constituer ensemble ?
Et si cette possibilité neuve dessinait autrement, de la même façon, l’idée même de ce qu’est un auteur, en assemblait autrement les composantes ? Dur vocabulaire, mais je m’explique : l’expérience du monde, du carnet de voyage, elle est pour nous tous. Mais l’édition traditionnelle était un filtre : elle permettait que viennent à nous ces fabuleux explorateurs des continents inconnus, ou des traversées décalées de notre présent. Mais le continent des carnets de chacun restait inaccessible, avec le numérique on peut non seulement le publier, avec dessins et photos, mais faire que, lorsque vous voyagez quelque part, l’accès vous en soit facilité.
Idem, la lecture à voix haute (Dickens gagnait sa vie comme ça, Kafka en donnait mensuellement) est une composante organique de notre poésie et de notre prose : voir comment Flaubert, à la fin d’un livre, invitait ses amis pour une séance de huit heures à haute voix. Dans la condition contemporaine de notre travail, la ville, le risque des expériences, les lieux de lecture à haute voix ne sont plus un complément du livre, ou un outil de sa promotion. L’œuvre orale d’un immense poète comme Christophe Tarkos est à la fois au niveau de son œuvre écrite et séparée d’elle.
Et puis la notion de temps : en construisant un site, l’auteur ne se contente pas, même étymologique que dans publicité, de se publier : la bascule essentielle, en ce moment, c’est comment le site, au lieu d’être l’accumulation du matériau complémentaire, en amont ou aval du livre, devient œuvre lui-même. Et devient œuvre parce qu’il permet que le cœur du travail soit son cheminement.
Ainsi, parmi quelques autres dans un paysage web de plus en plus riche, le site parl de Fred Griot. Où on articule à chaque page écran le manuscrit ou le carnet, la voix lisant ou parlant comme les sons enregistrés du monde brut, comme s’accumulent des photographies et des vidéos...
Et si la vraie révolution numérique, ce n’était pas (d’abord) la mise à disposition sur nos nouveaux supports, le petit ordinateur portable ou le grand écran de l’ordinateur fixe, ou la tablette de lecture, ou le téléphone, ou la présence parmi les ressources de la bibliothèque, municipale ou universitaire, où vous avez vos habitudes, mais dans la possibilité de construire des « objets » (comme le livre, matériellement, est objet – et fameusement complexe, même le simple livre de poche) issus de dimensions pas forcément neuves, ou récentes, mais qui ne savaient pas se constituer ensemble ?
Et si cette possibilité neuve dessinait autrement, de la même façon, l’idée même de ce qu’est un auteur, en assemblait autrement les composantes ? Dur vocabulaire, mais je m’explique : l’expérience du monde, du carnet de voyage, elle est pour nous tous. Mais l’édition traditionnelle était un filtre : elle permettait que viennent à nous ces fabuleux explorateurs des continents inconnus, ou des traversées décalées de notre présent. Mais le continent des carnets de chacun restait inaccessible, avec le numérique on peut non seulement le publier, avec dessins et photos, mais faire que, lorsque vous voyagez quelque part, l’accès vous en soit facilité.
Idem, la lecture à voix haute (Dickens gagnait sa vie comme ça, Kafka en donnait mensuellement) est une composante organique de notre poésie et de notre prose : voir comment Flaubert, à la fin d’un livre, invitait ses amis pour une séance de huit heures à haute voix. Dans la condition contemporaine de notre travail, la ville, le risque des expériences, les lieux de lecture à haute voix ne sont plus un complément du livre, ou un outil de sa promotion. L’œuvre orale d’un immense poète comme Christophe Tarkos est à la fois au niveau de son œuvre écrite et séparée d’elle.
Et puis la notion de temps : en construisant un site, l’auteur ne se contente pas, même étymologique que dans publicité, de se publier : la bascule essentielle, en ce moment, c’est comment le site, au lieu d’être l’accumulation du matériau complémentaire, en amont ou aval du livre, devient œuvre lui-même. Et devient œuvre parce qu’il permet que le cœur du travail soit son cheminement.
Ainsi, parmi quelques autres dans un paysage web de plus en plus riche, le site parl de Fred Griot. Où on articule à chaque page écran le manuscrit ou le carnet, la voix lisant ou parlant comme les sons enregistrés du monde brut, comme s’accumulent des photographies et des vidéos...