Author: | Plutarque | ISBN: | 1230001648331 |
Publisher: | Frédéric Jeanpierre | Publication: | April 20, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Plutarque |
ISBN: | 1230001648331 |
Publisher: | Frédéric Jeanpierre |
Publication: | April 20, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
La vie de Pércilès de Plutarque, traduit par D. Ricard en 1830.
Extrait:
César, voyant un jour, à Rome, de riches étrangers qui portaient entre leurs bras de petits chiens et de petits singes auxquels ils prodiguaient les caresses, leur demanda si chez eux les femmes ne font point d’enfants. Cette question, digne dun homme d’état, était la censure de ceux qui épuisent pour des animaux l’affection et la tendresse que la nature a mises en nous, et qu’on ne doit exercer qu’envers les hommes. N’en peut-on pas dire autant du désir d’apprendre et de connaître que notre âme a aussi reçu de la nature ? et n’a-t-on pas droit de blâmer ceux qui, abusant de ce désir inné, au lieu de le diriger vers des études honnêtes et utiles, ne l’appliquent qu’à voir et à entendre des choses qui ne méritent aucune attention ? Frappés par tous les objets qui les environnent, nos sens extérieurs sont forcés d’en recevoir les impressions, bonnes ou mauvaises. Mais l’homme peut faire de son entendement l’usage qu’il veut : il est libre de le tourner, de le porter sans cesse vers ce qu’il juge lui être convenable. Il doit donc toujours rechercher ce qu’il y a de meilleur, moins encore pour le contempler que pour trouver dans cette contemplation l’aliment de son esprit. La couleur qui convient le plus à l’oeil est celle qui, par son agrément et sa vivacité, récrée la vue et ne la fatigue point. De même il faut fixer son intelligence sur les objets de méditation qui, par l’attrait du plaisir, dirigent l’âme vers le bien qui lui est propre. Ces objets se présentent, dans les actions vertueuses, dont le simple récit produit en nous une vive émulation, un désir ardent de les imiter ; effets que nous ne ressentons point pour d’autres objets qui méritent d’ailleurs notre admiration.
La vie de Pércilès de Plutarque, traduit par D. Ricard en 1830.
Extrait:
César, voyant un jour, à Rome, de riches étrangers qui portaient entre leurs bras de petits chiens et de petits singes auxquels ils prodiguaient les caresses, leur demanda si chez eux les femmes ne font point d’enfants. Cette question, digne dun homme d’état, était la censure de ceux qui épuisent pour des animaux l’affection et la tendresse que la nature a mises en nous, et qu’on ne doit exercer qu’envers les hommes. N’en peut-on pas dire autant du désir d’apprendre et de connaître que notre âme a aussi reçu de la nature ? et n’a-t-on pas droit de blâmer ceux qui, abusant de ce désir inné, au lieu de le diriger vers des études honnêtes et utiles, ne l’appliquent qu’à voir et à entendre des choses qui ne méritent aucune attention ? Frappés par tous les objets qui les environnent, nos sens extérieurs sont forcés d’en recevoir les impressions, bonnes ou mauvaises. Mais l’homme peut faire de son entendement l’usage qu’il veut : il est libre de le tourner, de le porter sans cesse vers ce qu’il juge lui être convenable. Il doit donc toujours rechercher ce qu’il y a de meilleur, moins encore pour le contempler que pour trouver dans cette contemplation l’aliment de son esprit. La couleur qui convient le plus à l’oeil est celle qui, par son agrément et sa vivacité, récrée la vue et ne la fatigue point. De même il faut fixer son intelligence sur les objets de méditation qui, par l’attrait du plaisir, dirigent l’âme vers le bien qui lui est propre. Ces objets se présentent, dans les actions vertueuses, dont le simple récit produit en nous une vive émulation, un désir ardent de les imiter ; effets que nous ne ressentons point pour d’autres objets qui méritent d’ailleurs notre admiration.