Author: | Eugène Sue | ISBN: | 1230001918083 |
Publisher: | NA | Publication: | September 20, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Eugène Sue |
ISBN: | 1230001918083 |
Publisher: | NA |
Publication: | September 20, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre contient une table des matières dynamique. Extrait : JUGEMENT LITTÉRAIRE SUR ARTHUR
La génération spirituelle, ambitieuse, incrédule et blasée, qui occupe le monde à la mode depuis dix ans, se peint à merveille, c’est-à-dire à faire peur, dans l’ensemble des romans de M. Eugène Sue. Lord Byron était un idéal ; on l’a traduit en prose ; on a fait du don Juan positif ; on l’a mis en petite monnaie ; on l’a pris jour par jour à petites doses. Beaucoup des personnages de M. Eugène Sue ne sont pas autres. Le désillusionnement systéma-tique, le pessimisme absolu, le jargon de rouerie, de socialisme ou de religiosité, la prétention aristocratique naturelle aux jeunes démocraties et aux brusques fortunes, cette manie de régence et d’orgie à froid, la brutalité très vite tout près des formes les plus exquises, il a exprimé tout cela avec vie souvent et avec verve dans ses personnages. L’espèce très exacte, et avec ses variétés, si elle se perdait un jour, se retrouverait en ses écrits ; et voilà comment je dis qu’il représente à mon gré la moyenne du roman en France.
Sans se faire reflet ni écho de personne en particulier, il s’est laissé couramment inspirer des divers essais et des vogues d’alentour, et en a rendu quelque chose à sa manière. En un mot, la gamme du roman moderne est très au complet chez lui, et en même temps aucun ton trop prédominant n’y étouffe les autres.
Est-ce une nature vraie, légitime, une société saine qu’a ex-primée M. Eugène Sue ? Non assurément, et il le sait bien. Mais j’ose affirmer que c’est une société réelle. De braves gens qui
Ce livre contient une table des matières dynamique. Extrait : JUGEMENT LITTÉRAIRE SUR ARTHUR
La génération spirituelle, ambitieuse, incrédule et blasée, qui occupe le monde à la mode depuis dix ans, se peint à merveille, c’est-à-dire à faire peur, dans l’ensemble des romans de M. Eugène Sue. Lord Byron était un idéal ; on l’a traduit en prose ; on a fait du don Juan positif ; on l’a mis en petite monnaie ; on l’a pris jour par jour à petites doses. Beaucoup des personnages de M. Eugène Sue ne sont pas autres. Le désillusionnement systéma-tique, le pessimisme absolu, le jargon de rouerie, de socialisme ou de religiosité, la prétention aristocratique naturelle aux jeunes démocraties et aux brusques fortunes, cette manie de régence et d’orgie à froid, la brutalité très vite tout près des formes les plus exquises, il a exprimé tout cela avec vie souvent et avec verve dans ses personnages. L’espèce très exacte, et avec ses variétés, si elle se perdait un jour, se retrouverait en ses écrits ; et voilà comment je dis qu’il représente à mon gré la moyenne du roman en France.
Sans se faire reflet ni écho de personne en particulier, il s’est laissé couramment inspirer des divers essais et des vogues d’alentour, et en a rendu quelque chose à sa manière. En un mot, la gamme du roman moderne est très au complet chez lui, et en même temps aucun ton trop prédominant n’y étouffe les autres.
Est-ce une nature vraie, légitime, une société saine qu’a ex-primée M. Eugène Sue ? Non assurément, et il le sait bien. Mais j’ose affirmer que c’est une société réelle. De braves gens qui