Author: | ALBERT LONDRES | ISBN: | 1230000211651 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 22, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | ALBERT LONDRES |
ISBN: | 1230000211651 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 22, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Biribi a plusieurs maisons-mères :
Au Maroc : Dar-Bel-Hamrit.
En Algérie : Bossuet, Orléansville, Douéra, Bougie, Aïn-Beida.
En Tunisie : Téboursouk.
⁂
Les règles qui gouvernent ― ou plutôt devraient gouverner ― ces établissements forment le Livre 57.
Ce livre est l’œuvre du ministère de la Guerre.
C’est un bien joli livre !
— Que peut-on élaborer de mieux ? me disait un général.
— Mon général, répondis-je, écoutez une courte histoire.
Il y avait une fois un shah de Perse dans une ville d’eau. L’illustre, le matin de son départ, fit appeler son chambellan : « Couvrez de backchiches (pourboires) toute la valetaille de ce palace. » Les backchiches passèrent du chambellan au sous-chambellan, de là au premier majordome. J’en oublie, la chaîne étant bien longue. Quand les valets ouvrirent la main, ils virent que leur pourboire était presque tout bu. « Oh ! » firent-ils, le cœur lourd de désillusion.
Ainsi du livre 57. Il partit du ministère. Les généraux le reçurent tout neuf. Puis il arriva aux capitaines. Le capitaine le repassa à l’adjudant, l’adjudant au sergent. Dans le feu de toutes ces lectures, le petit bouquin perdit beaucoup de ses pages. C’est pourquoi le soldat disciplinaire tend encore la main… et le dos.
Biribi a plusieurs maisons-mères :
Au Maroc : Dar-Bel-Hamrit.
En Algérie : Bossuet, Orléansville, Douéra, Bougie, Aïn-Beida.
En Tunisie : Téboursouk.
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Les règles qui gouvernent ― ou plutôt devraient gouverner ― ces établissements forment le Livre 57.
Ce livre est l’œuvre du ministère de la Guerre.
C’est un bien joli livre !
— Que peut-on élaborer de mieux ? me disait un général.
— Mon général, répondis-je, écoutez une courte histoire.
Il y avait une fois un shah de Perse dans une ville d’eau. L’illustre, le matin de son départ, fit appeler son chambellan : « Couvrez de backchiches (pourboires) toute la valetaille de ce palace. » Les backchiches passèrent du chambellan au sous-chambellan, de là au premier majordome. J’en oublie, la chaîne étant bien longue. Quand les valets ouvrirent la main, ils virent que leur pourboire était presque tout bu. « Oh ! » firent-ils, le cœur lourd de désillusion.
Ainsi du livre 57. Il partit du ministère. Les généraux le reçurent tout neuf. Puis il arriva aux capitaines. Le capitaine le repassa à l’adjudant, l’adjudant au sergent. Dans le feu de toutes ces lectures, le petit bouquin perdit beaucoup de ses pages. C’est pourquoi le soldat disciplinaire tend encore la main… et le dos.