Author: | Alphonse de Lamartine | ISBN: | 1230001720907 |
Publisher: | er | Publication: | June 16, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Alphonse de Lamartine |
ISBN: | 1230001720907 |
Publisher: | er |
Publication: | June 16, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
J’étais allé passer une partie de l’été de 1846 dans cette Smyrne de la France qu’on appelle Marseille, ville digne par son activité commerciale de servir d’échelle principale à la navigation marchande et de rendez-vous aux caravanes de feu de l’Occident, nos chemins de fer ; ville digne par son goût attique pour toutes les cultures de l’esprit de s’honorer, comme la Smyrne d’Asie, des souvenirs des grands poètes. J’étais logé hors de la ville, trop bruyante pour des malades, dans une de ces villas, autrefois bastides, sorties de terre dans toute la circonférence de son sol pour donner, avec le loisir du dimanche, la vue de ses voiles et les brises de sa mer à cette population avide de plaisirs naturels, et qui boit la poésie de son beau climat par tous les sens.
Le jardin de la petite villa que j’habitais ouvrait par une petite porte sur la grève sablonneuse de la mer, à l’extrémité d’une longue avenue de platanes, derrière la montagne de Notre-Dame-de-la Garde, et tout prés de la petite rivière voilée de lentisques qui sert de ceinture au beau parc et à la villa toscane ou génoise de la famille Borelli. On entendait de nos fenêtres les moindres mouvements de la vague sur les bords de son lit et sur son oreiller de sable, et quand on ouvrait la porte du jardin, on voyait les franges d’écume s’avancer presque jusqu’au mur, et se retirer alternativement comme pour tenter et pour tromper dans un jeu éternel la main qui aurait voulu se tremper dans l’onde. Je passais des heures et des heures assis sur une grosse pierre, sous un figuier, à côté de cette porte, à contempler cette lumière et ce mouvement qu’on appelle la mer. De temps en temps, une voile de pêcheur, ou la fumée rabattue comme un panache sur la cheminée d’un bateau à vapeur, glissait sur la corde de l’arc que formait le golfe, et interrompait la monotonie de l’horizon.
Alphonse de Lamartine, né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869 est un poète, romancier, dramaturge et prosateur en même temps qu'un homme politique français qui participa à la Révolution de février 1848 et proclama la Deuxième République. Il est l'une des grandes figures du romantisme en France.
Extrait :
J’étais allé passer une partie de l’été de 1846 dans cette Smyrne de la France qu’on appelle Marseille, ville digne par son activité commerciale de servir d’échelle principale à la navigation marchande et de rendez-vous aux caravanes de feu de l’Occident, nos chemins de fer ; ville digne par son goût attique pour toutes les cultures de l’esprit de s’honorer, comme la Smyrne d’Asie, des souvenirs des grands poètes. J’étais logé hors de la ville, trop bruyante pour des malades, dans une de ces villas, autrefois bastides, sorties de terre dans toute la circonférence de son sol pour donner, avec le loisir du dimanche, la vue de ses voiles et les brises de sa mer à cette population avide de plaisirs naturels, et qui boit la poésie de son beau climat par tous les sens.
Le jardin de la petite villa que j’habitais ouvrait par une petite porte sur la grève sablonneuse de la mer, à l’extrémité d’une longue avenue de platanes, derrière la montagne de Notre-Dame-de-la Garde, et tout prés de la petite rivière voilée de lentisques qui sert de ceinture au beau parc et à la villa toscane ou génoise de la famille Borelli. On entendait de nos fenêtres les moindres mouvements de la vague sur les bords de son lit et sur son oreiller de sable, et quand on ouvrait la porte du jardin, on voyait les franges d’écume s’avancer presque jusqu’au mur, et se retirer alternativement comme pour tenter et pour tromper dans un jeu éternel la main qui aurait voulu se tremper dans l’onde. Je passais des heures et des heures assis sur une grosse pierre, sous un figuier, à côté de cette porte, à contempler cette lumière et ce mouvement qu’on appelle la mer. De temps en temps, une voile de pêcheur, ou la fumée rabattue comme un panache sur la cheminée d’un bateau à vapeur, glissait sur la corde de l’arc que formait le golfe, et interrompait la monotonie de l’horizon.
Alphonse de Lamartine, né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869 est un poète, romancier, dramaturge et prosateur en même temps qu'un homme politique français qui participa à la Révolution de février 1848 et proclama la Deuxième République. Il est l'une des grandes figures du romantisme en France.