Author: | Erckmann-Chatrian | ISBN: | 1230000685795 |
Publisher: | pb | Publication: | September 27, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Erckmann-Chatrian |
ISBN: | 1230000685795 |
Publisher: | pb |
Publication: | September 27, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Il pouvait être deux heures ; le temps s’était éclairci, nous avancions
en ligne de bataille à travers les champs ; chaque bataillon avait deux petites
pièces de huit et seize canonniers pour les servir ; on allait au pas
accéléré, des tas de boue aux talons et le fusil sur l’épaule. La cavalerie,
dragons, chasseurs et hussards, se déployait sur les côtés ; le Rhin débordé,
avec les haies, les arbres et les petites hauteurs dans l’eau, se déroulait autour
de nous. On n’entendait que le pas des escadrons et des bataillons.
Et comme nous avancions ainsi, le nez en l’air regardant les Autrichiens,
voilà qu’une grande ligne de fumée blanche s’élève tout à coup sur la côte ;
en même temps des boulets passent au-dessus de nous avec des ronflements
terribles, et deux secondes après le bruit de la décharge retentit
comme un coup de tonnerre. Je n’avais jamais rien entendu de pareil.
Tous nos officiers parcouraient le front des troupes, en criant :
— Halte !… Halte !… En bataille !…
Le 2? chasseurs et le 17? dragons, à droite, partirent pour tourner la
colline ; mais dans ce?e direction le Rhin s’étendait comme un miroir à
perte de vue ; ils avaient du chemin à faire.
Les Autrichiens continuaient leur feu. Moi, j’étais plein de curiosité ;
je regardais de tous les côtés ; dans ce moment je vis Custine au milieu de
son état-major sur la route ; il donnait des ordres ; les officiers partaient
comme le vent, ils arrivaient vers nous, et bientôt nous les entendîmes
crier :
Il pouvait être deux heures ; le temps s’était éclairci, nous avancions
en ligne de bataille à travers les champs ; chaque bataillon avait deux petites
pièces de huit et seize canonniers pour les servir ; on allait au pas
accéléré, des tas de boue aux talons et le fusil sur l’épaule. La cavalerie,
dragons, chasseurs et hussards, se déployait sur les côtés ; le Rhin débordé,
avec les haies, les arbres et les petites hauteurs dans l’eau, se déroulait autour
de nous. On n’entendait que le pas des escadrons et des bataillons.
Et comme nous avancions ainsi, le nez en l’air regardant les Autrichiens,
voilà qu’une grande ligne de fumée blanche s’élève tout à coup sur la côte ;
en même temps des boulets passent au-dessus de nous avec des ronflements
terribles, et deux secondes après le bruit de la décharge retentit
comme un coup de tonnerre. Je n’avais jamais rien entendu de pareil.
Tous nos officiers parcouraient le front des troupes, en criant :
— Halte !… Halte !… En bataille !…
Le 2? chasseurs et le 17? dragons, à droite, partirent pour tourner la
colline ; mais dans ce?e direction le Rhin s’étendait comme un miroir à
perte de vue ; ils avaient du chemin à faire.
Les Autrichiens continuaient leur feu. Moi, j’étais plein de curiosité ;
je regardais de tous les côtés ; dans ce moment je vis Custine au milieu de
son état-major sur la route ; il donnait des ordres ; les officiers partaient
comme le vent, ils arrivaient vers nous, et bientôt nous les entendîmes
crier :