Histoire de Marie-Antoinette: Nouvelle édition Revue Et Augmentée

Nonfiction, Religion & Spirituality, New Age, History, Fiction & Literature
Cover of the book Histoire de Marie-Antoinette: Nouvelle édition Revue Et Augmentée by Edmond de Goncourt, Library of Alexandria
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Author: Edmond de Goncourt ISBN: 9781465535788
Publisher: Library of Alexandria Publication: March 8, 2015
Imprint: Language: French
Author: Edmond de Goncourt
ISBN: 9781465535788
Publisher: Library of Alexandria
Publication: March 8, 2015
Imprint:
Language: French
Départ de Vienne de l’archiduchesse Antoinette. Au milieu du dix-huitième siècle, la France avait perdu l’héritage de gloire de Louis XIV, le meilleur de son sang, la moitié de son argent, l’audace même et la fortune du désespoir. Ses armées reculant de défaites en défaites, ses drapeaux en fuite, sa marine balayée, cachée dans les ports, et n’osant tenter la Méditerranée, son commerce anéanti, son cabotage ruiné, la France, épuisée et honteuse, voyait l’Angleterre lui enlever un jour Louisbourg, un jour le Sénégal, un jour Gorée, un jour Pondichéry, et le Coromandel, et Malabar, hier la Guadeloupe, aujourd’hui Saint-Domingue, demain Cayenne. La France détournait-elle ses yeux de son empire au delà des mers, la patrie, en écoutant à ses frontières, entendait la marche des troupes prusso-anglaises. Sa jeunesse était restée sur les champs de bataille de Dettingen et de Rosbach; ses vingt-sept vaisseaux de ligne étaient pris; six mille de ses matelots étaient prisonniers; et l’Angleterre, maîtresse de Belle-Isle, pouvait promener impunément l’incendie et la terreur le long de ses côtes, de Cherbourg à Toulon. Un traité venait consacrer le déshonneur et l’abaissement de la France. Le traité de Paris cédait en toute propriété au roi d’Angleterre, le Canada et Louisbourg, qui avaient coûté à la France tant d’hommes et tant d’argent, l’île du Cap-Breton, toutes les îles du golfe et du fleuve Saint-Laurent. Du banc de Terre-Neuve, le traité de Paris ne laissait à la France, pour sa pêche à la morue, que les îlots de Saint-Pierre et de Miquelon, avec une garnison qui ne pouvait pas excéder cinquante hommes. Le traité de Paris enfermait et resserrait la France dans sa possession de la Louisiane par une ligne tracée au milieu du Mississipi. Il chassait la France de ses établissements sur le Gange. Il enlevait à la France les plus riches et les plus fertiles des Antilles, la portion la plus avantageuse du Sénégal, la plus salubre de l’île de Gorée. Il punissait l’Espagne d’avoir soutenu la France, en enlevant la Floride à l’Espagne. Mais l’Angleterre n’était point satisfaite encore de l’imposition de ces conditions, qui lui donnaient presque tout le continent américain, depuis le 25e degré jusque sous le pôle. Elle voulait et obtenait une dernière humiliation de la France. Par le traité de Paris, les fortifications de Dunkerque ne pouvaient être relevées, et la ville et le port devaient rester indéfiniment sous l’œil et la surveillance de commissaires de l’Angleterre, établis à poste fixe et payés par la France. Un moment la France avait craint que l’humiliation n’allât plus loin encore, et que l’Angleterre n’exigeât l’entière démolition du port.
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Départ de Vienne de l’archiduchesse Antoinette. Au milieu du dix-huitième siècle, la France avait perdu l’héritage de gloire de Louis XIV, le meilleur de son sang, la moitié de son argent, l’audace même et la fortune du désespoir. Ses armées reculant de défaites en défaites, ses drapeaux en fuite, sa marine balayée, cachée dans les ports, et n’osant tenter la Méditerranée, son commerce anéanti, son cabotage ruiné, la France, épuisée et honteuse, voyait l’Angleterre lui enlever un jour Louisbourg, un jour le Sénégal, un jour Gorée, un jour Pondichéry, et le Coromandel, et Malabar, hier la Guadeloupe, aujourd’hui Saint-Domingue, demain Cayenne. La France détournait-elle ses yeux de son empire au delà des mers, la patrie, en écoutant à ses frontières, entendait la marche des troupes prusso-anglaises. Sa jeunesse était restée sur les champs de bataille de Dettingen et de Rosbach; ses vingt-sept vaisseaux de ligne étaient pris; six mille de ses matelots étaient prisonniers; et l’Angleterre, maîtresse de Belle-Isle, pouvait promener impunément l’incendie et la terreur le long de ses côtes, de Cherbourg à Toulon. Un traité venait consacrer le déshonneur et l’abaissement de la France. Le traité de Paris cédait en toute propriété au roi d’Angleterre, le Canada et Louisbourg, qui avaient coûté à la France tant d’hommes et tant d’argent, l’île du Cap-Breton, toutes les îles du golfe et du fleuve Saint-Laurent. Du banc de Terre-Neuve, le traité de Paris ne laissait à la France, pour sa pêche à la morue, que les îlots de Saint-Pierre et de Miquelon, avec une garnison qui ne pouvait pas excéder cinquante hommes. Le traité de Paris enfermait et resserrait la France dans sa possession de la Louisiane par une ligne tracée au milieu du Mississipi. Il chassait la France de ses établissements sur le Gange. Il enlevait à la France les plus riches et les plus fertiles des Antilles, la portion la plus avantageuse du Sénégal, la plus salubre de l’île de Gorée. Il punissait l’Espagne d’avoir soutenu la France, en enlevant la Floride à l’Espagne. Mais l’Angleterre n’était point satisfaite encore de l’imposition de ces conditions, qui lui donnaient presque tout le continent américain, depuis le 25e degré jusque sous le pôle. Elle voulait et obtenait une dernière humiliation de la France. Par le traité de Paris, les fortifications de Dunkerque ne pouvaient être relevées, et la ville et le port devaient rester indéfiniment sous l’œil et la surveillance de commissaires de l’Angleterre, établis à poste fixe et payés par la France. Un moment la France avait craint que l’humiliation n’allât plus loin encore, et que l’Angleterre n’exigeât l’entière démolition du port.

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