Author: | James Fenimore Cooper, Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret | ISBN: | 1230000294740 |
Publisher: | JCA | Publication: | October 15, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | James Fenimore Cooper, Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret |
ISBN: | 1230000294740 |
Publisher: | JCA |
Publication: | October 15, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
MALGRÉ un usage depuis longtemps établi, nous avions passé un été enfermés dans les murs d’une grande ville ; mais le moment de la liberté arriva, et les oiseaux n’ont pas plus de plaisir à quitter leur cage que nous en eûmes à commander des chevaux de poste. Nous étions quatre dans une légère calèche de voyage, que de vigoureux chevaux normands transportaient gaiement vers leur province natale. Nous quittions Paris pour quelque temps, la reine des cités modernes, avec son tumulte et son ordre, ses palais et ses rues étroites, son élégance et sa saleté, ses habitants toujours en mouvement et ses politiques stationnaires, ses théories en contradiction avec sa pratique, sa richesse et sa pauvreté, sa gaieté et sa tristesse, ses rentiers et ses patriotes, ses jeunes libéraux et ses vieux ultras, ses trois états et son égalité, sa délicatesse de langage et son énergie de conduite, son gouvernement du peuple et son peuple ingouvernable, ses baïonnettes et sa force morale, sa science et son ignorance, ses plaisirs et ses révolutions, sa résistance qui recule et son mouvement qui s’arrête, ses marchandes de modes, ses philosophes, ses danseurs d’Opéra, ses poëtes, ses joueurs de violon, ses banquiers et ses cuisiniers. Bien que confinés depuis longtemps en-deçà des arrières, il ne nous était pas facile de quitter Paris tout à fait sans regrets : Paris, que tout étranger critique, et que tout étranger recherche, que les moralistes abhorrent et qu’ils imitent, qui fait secouer la tête des vieillards et battre le cœur des jeunes gens ...
MALGRÉ un usage depuis longtemps établi, nous avions passé un été enfermés dans les murs d’une grande ville ; mais le moment de la liberté arriva, et les oiseaux n’ont pas plus de plaisir à quitter leur cage que nous en eûmes à commander des chevaux de poste. Nous étions quatre dans une légère calèche de voyage, que de vigoureux chevaux normands transportaient gaiement vers leur province natale. Nous quittions Paris pour quelque temps, la reine des cités modernes, avec son tumulte et son ordre, ses palais et ses rues étroites, son élégance et sa saleté, ses habitants toujours en mouvement et ses politiques stationnaires, ses théories en contradiction avec sa pratique, sa richesse et sa pauvreté, sa gaieté et sa tristesse, ses rentiers et ses patriotes, ses jeunes libéraux et ses vieux ultras, ses trois états et son égalité, sa délicatesse de langage et son énergie de conduite, son gouvernement du peuple et son peuple ingouvernable, ses baïonnettes et sa force morale, sa science et son ignorance, ses plaisirs et ses révolutions, sa résistance qui recule et son mouvement qui s’arrête, ses marchandes de modes, ses philosophes, ses danseurs d’Opéra, ses poëtes, ses joueurs de violon, ses banquiers et ses cuisiniers. Bien que confinés depuis longtemps en-deçà des arrières, il ne nous était pas facile de quitter Paris tout à fait sans regrets : Paris, que tout étranger critique, et que tout étranger recherche, que les moralistes abhorrent et qu’ils imitent, qui fait secouer la tête des vieillards et battre le cœur des jeunes gens ...