Author: | Mathias Morhardt | ISBN: | 1230000279168 |
Publisher: | JCA | Publication: | November 9, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Mathias Morhardt |
ISBN: | 1230000279168 |
Publisher: | JCA |
Publication: | November 9, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Il y a dans l’air comme un frémissement profond. La foule est ivre. Les drapeaux sont ivres. Et, à la fête que célèbrent les hommes, l’automne ajoute le glorieux pavois des feuilles.
Au delà des choses qu’on voit, au delà de ces grands murs gris bariolés d’oriflammes flottantes, une clameur immense est suspendue comme le bruit de millions de cloches assourdies qui sonneraient toutes ensemble. Et parfois, pareille au crissement d’une fusée qui monte, éclate et retombe, c’est tout à coup un tumulte de voix claires qui domine un instant le grondement des multitudes permanentes.
À l’appel de cette ivresse profusément répandue, et qui est folle et douce à pleurer, Aloys a éloigné de lui le papier où s’entrecroisent capricieusement les arabesques du poème inachevé :
Ah ! tout est bu, tout est mangé…
Où l’état d’innocence qui convient au génie et qui le libère du scrupule de redire ce qui a été dit déjà ? Où donc la robuste violence qui étrangle la voix du doute et qui souffle les fortes tempêtes du large ? Mais n’est-il pas, peut-être, une spiritualité supérieure ?
Il y a dans l’air comme un frémissement profond. La foule est ivre. Les drapeaux sont ivres. Et, à la fête que célèbrent les hommes, l’automne ajoute le glorieux pavois des feuilles.
Au delà des choses qu’on voit, au delà de ces grands murs gris bariolés d’oriflammes flottantes, une clameur immense est suspendue comme le bruit de millions de cloches assourdies qui sonneraient toutes ensemble. Et parfois, pareille au crissement d’une fusée qui monte, éclate et retombe, c’est tout à coup un tumulte de voix claires qui domine un instant le grondement des multitudes permanentes.
À l’appel de cette ivresse profusément répandue, et qui est folle et douce à pleurer, Aloys a éloigné de lui le papier où s’entrecroisent capricieusement les arabesques du poème inachevé :
Ah ! tout est bu, tout est mangé…
Où l’état d’innocence qui convient au génie et qui le libère du scrupule de redire ce qui a été dit déjà ? Où donc la robuste violence qui étrangle la voix du doute et qui souffle les fortes tempêtes du large ? Mais n’est-il pas, peut-être, une spiritualité supérieure ?