Author: | Jeanne MARAIS | ISBN: | 1230002175355 |
Publisher: | er | Publication: | February 23, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jeanne MARAIS |
ISBN: | 1230002175355 |
Publisher: | er |
Publication: | February 23, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Jeanne Marais, née Lucienne Marfaing le 12 février 1888 à Paris 5e et morte le 25 mai 1919 à Paris 7e, est une romancière française.
Extrait :
Je m’appelle Nicole. Je suis née à Paris, la nuit d’un souper de centième où l’on célébrait le succès d’un vaudeville de papa, Nicolette. Comme mon père se disposait à congratuler directeur, critiques, interprètes et confrères, en un petit discours humoristique, la sage-femme fit irruption dans la salle et lui cria d’une voix claironnante : « M’sieur Fripette, c’est une fille ! »
L’hilarité qui l’accueillit dispensa papa de tout speech, ce qui inspira la pensée suivante à l’auteur de Nicolette et de mes jours : « Cette enfant me rendra heureux : elle signale sa venue au monde en me débarrassant d’une corvée. »
Il ne fallait jurer de rien, monsieur Fripette : cette enfant devait, plus tard, apprendre l’inquiétude à votre âme insouciante de pinson, qui vivait de rires comme l’oiseau de chansons.
Papa me choisit pour marraine une fée de théâtre Eva Renaud, la créatrice de Nicolette, qui me donna le nom de la pièce et voulut, la veille de la cérémonie, parodier le premier sacrement devant mon berceau : le geste bénisseur, psalmodiant un latin baroque, elle trempa ses doigts dans une coupe d’extra-dry et fit couler quelques gouttes du vin blond sur mon front, — ainsi fus-je baptisée, telle la fille de Mme Bovary.
Jeanne Marais, née Lucienne Marfaing le 12 février 1888 à Paris 5e et morte le 25 mai 1919 à Paris 7e, est une romancière française.
Extrait :
Je m’appelle Nicole. Je suis née à Paris, la nuit d’un souper de centième où l’on célébrait le succès d’un vaudeville de papa, Nicolette. Comme mon père se disposait à congratuler directeur, critiques, interprètes et confrères, en un petit discours humoristique, la sage-femme fit irruption dans la salle et lui cria d’une voix claironnante : « M’sieur Fripette, c’est une fille ! »
L’hilarité qui l’accueillit dispensa papa de tout speech, ce qui inspira la pensée suivante à l’auteur de Nicolette et de mes jours : « Cette enfant me rendra heureux : elle signale sa venue au monde en me débarrassant d’une corvée. »
Il ne fallait jurer de rien, monsieur Fripette : cette enfant devait, plus tard, apprendre l’inquiétude à votre âme insouciante de pinson, qui vivait de rires comme l’oiseau de chansons.
Papa me choisit pour marraine une fée de théâtre Eva Renaud, la créatrice de Nicolette, qui me donna le nom de la pièce et voulut, la veille de la cérémonie, parodier le premier sacrement devant mon berceau : le geste bénisseur, psalmodiant un latin baroque, elle trempa ses doigts dans une coupe d’extra-dry et fit couler quelques gouttes du vin blond sur mon front, — ainsi fus-je baptisée, telle la fille de Mme Bovary.