Author: | Pierre Corneille | ISBN: | 1230000229287 |
Publisher: | Pierre Corneille | Publication: | March 30, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre Corneille |
ISBN: | 1230000229287 |
Publisher: | Pierre Corneille |
Publication: | March 30, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
ACTE I
Scène I
Angélique.
Ton frère, je l'avoue, a beaucoup de mérite;
Mais souffre qu'envers lui cet éloge m'acquitte,
Et ne m'entretiens plus des feux qu'il a pour moi.
Phylis.
C'est me vouloir prescrire une trop dure loi.
Puis-je, sans étouffer la voix de la nature,
Dénier mon secours aux tourments qu'il endure?
Quoi! Tu m'aimes, il meurt, et tu peux le guérir,
Et sans t'importuner je le verrais périr!
Ne me diras-tu point que j'ai tort de le plaindre?
Angélique.
C'est un mal bien léger qu'un feu qu'on peut éteindre.
Phylis.
Je sais qu'il le devrait, mais avec tant d'appas,
Le moyen qu'il te voie et ne t'adore pas?
Ses yeux ne souffrent point que son coeur soit de glace;
On ne pourrait aussi m'y résoudre en sa place;
Et tes regards, sur moi plus forts que tes mépris,
Te sauraient conserver ce que tu m'aurais pris.
Angélique.
S'il veut garder encor cette humeur obstinée,
Je puis bien m'empêcher d'en être importunée,
Feindre un peu de migraine, ou me faire celer:
C'est un moyen bien court de ne lui plus parler;
Mais ce qui m'en déplaît et qui me désespère,
C'est de perdre la soeur pour éviter le frère,
Et me violenter à fuir ton entretien,
Puisque te voir encor c'est m'exposer au sien.
Du moins, s'il faut quitter cette douce pratique,
Ne mets point en oubli l'amitié d'Angélique,
Et crois que ses effets auront leur premier cours
Aussitôt que ton frère aura d'autres amours.
EXTRAIT:
ACTE I
Scène I
Angélique.
Ton frère, je l'avoue, a beaucoup de mérite;
Mais souffre qu'envers lui cet éloge m'acquitte,
Et ne m'entretiens plus des feux qu'il a pour moi.
Phylis.
C'est me vouloir prescrire une trop dure loi.
Puis-je, sans étouffer la voix de la nature,
Dénier mon secours aux tourments qu'il endure?
Quoi! Tu m'aimes, il meurt, et tu peux le guérir,
Et sans t'importuner je le verrais périr!
Ne me diras-tu point que j'ai tort de le plaindre?
Angélique.
C'est un mal bien léger qu'un feu qu'on peut éteindre.
Phylis.
Je sais qu'il le devrait, mais avec tant d'appas,
Le moyen qu'il te voie et ne t'adore pas?
Ses yeux ne souffrent point que son coeur soit de glace;
On ne pourrait aussi m'y résoudre en sa place;
Et tes regards, sur moi plus forts que tes mépris,
Te sauraient conserver ce que tu m'aurais pris.
Angélique.
S'il veut garder encor cette humeur obstinée,
Je puis bien m'empêcher d'en être importunée,
Feindre un peu de migraine, ou me faire celer:
C'est un moyen bien court de ne lui plus parler;
Mais ce qui m'en déplaît et qui me désespère,
C'est de perdre la soeur pour éviter le frère,
Et me violenter à fuir ton entretien,
Puisque te voir encor c'est m'exposer au sien.
Du moins, s'il faut quitter cette douce pratique,
Ne mets point en oubli l'amitié d'Angélique,
Et crois que ses effets auront leur premier cours
Aussitôt que ton frère aura d'autres amours.