Author: | Pierre Corneille | ISBN: | 1230000229299 |
Publisher: | Pierre Corneille | Publication: | March 30, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre Corneille |
ISBN: | 1230000229299 |
Publisher: | Pierre Corneille |
Publication: | March 30, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
ACTE I , SCENE PREMIERE .
Thésée.
N' écoutez plus, madame, une pitié cruelle,
qui d' un fidèle amant vous feroit un rebelle :
la gloire d' obéir n' a rien qui me soit doux,
lorsque vous m' ordonnez de m' éloigner de vous.
Quelque ravage affreux qu' étale ici la peste,
l' absence aux vrais amants est encor plus funeste ;
et d' un si grand péril l' image s' offre en vain,
quand ce péril douteux épargne un mal certain.
Dircé.
Le trouvez-vous douteux quand toute votre suite
par cet affreux ravage à Phaedime est réduite,
de qui même le front, déjà pâle et glacé,
porte empreint le trépas dont il est menacé ?
Seigneur, toutes ces morts dont il vous environne
sont des avis pressants que de grâce il vous donne,
et tant lever le bras avant que de frapper,
c' est vous dire assez haut qu' il est temps d' échapper.
Thésée.
Je le vois comme vous ; mais alors qu' il m' assiége,
vous laisse-t-il, madame, un plus grand privilége ?
Ce palais par la peste est-il plus respecté ?
Et l' air auprès du trône est-il moins infecté ?
Dircé.
Ah ! Seigneur, quand l' amour tient une âme alarmée,
il l' attache aux périls de la personne aimée.
Je vois aux pieds du roi chaque jour des mourants ;
j' y vois tomber du ciel les oiseaux expirants ;
je me vois exposée à ces vastes misères ;
j' y vois mes soeurs, la reine, et les princes mes frères :
je sais qu' en ce moment je puis les perdre tous ;
et mon coeur toutefois ne tremble que pour vous,
tant de cette frayeur les profondes atteintes
repoussent fortement toutes les autres craintes !
EXTRAIT:
ACTE I , SCENE PREMIERE .
Thésée.
N' écoutez plus, madame, une pitié cruelle,
qui d' un fidèle amant vous feroit un rebelle :
la gloire d' obéir n' a rien qui me soit doux,
lorsque vous m' ordonnez de m' éloigner de vous.
Quelque ravage affreux qu' étale ici la peste,
l' absence aux vrais amants est encor plus funeste ;
et d' un si grand péril l' image s' offre en vain,
quand ce péril douteux épargne un mal certain.
Dircé.
Le trouvez-vous douteux quand toute votre suite
par cet affreux ravage à Phaedime est réduite,
de qui même le front, déjà pâle et glacé,
porte empreint le trépas dont il est menacé ?
Seigneur, toutes ces morts dont il vous environne
sont des avis pressants que de grâce il vous donne,
et tant lever le bras avant que de frapper,
c' est vous dire assez haut qu' il est temps d' échapper.
Thésée.
Je le vois comme vous ; mais alors qu' il m' assiége,
vous laisse-t-il, madame, un plus grand privilége ?
Ce palais par la peste est-il plus respecté ?
Et l' air auprès du trône est-il moins infecté ?
Dircé.
Ah ! Seigneur, quand l' amour tient une âme alarmée,
il l' attache aux périls de la personne aimée.
Je vois aux pieds du roi chaque jour des mourants ;
j' y vois tomber du ciel les oiseaux expirants ;
je me vois exposée à ces vastes misères ;
j' y vois mes soeurs, la reine, et les princes mes frères :
je sais qu' en ce moment je puis les perdre tous ;
et mon coeur toutefois ne tremble que pour vous,
tant de cette frayeur les profondes atteintes
repoussent fortement toutes les autres craintes !