Author: | Emile Laurent | ISBN: | 1230000282026 |
Publisher: | JCA | Publication: | November 22, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Emile Laurent |
ISBN: | 1230000282026 |
Publisher: | JCA |
Publication: | November 22, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
« Je ne sais qui a dit, je ne sais où, que la littérature et les arts influaient sur les mœurs. Qui que ce soit, c’est indubitablement un grand sot. C’est comme si l’on disait : les petits pois font pousser le printemps. Les petits pois, au contraire, poussent parce que c’est le printemps, et les cerises parce que c’est l’été. Les livres sont les fruits des mœurs. » Derrière ce paradoxe de Théophile Gauthier se cache une grande part de vérité. Un auteur ne produit pas le livre qu’il veut. Il produit le livre qu’il peut, celui que lui inspirent et sa personnalité et le milieu qui l’entoure. Aussi certaines formes poétiques ne sont que les conséquences d’un état d’âme particulier. Cela ressort très nettement de l’étude de toutes les littératures, depuis leur enfance jusqu’à leur apogée et leur décadence.
Les peuples enfants revivent dans leurs poètes avec toute leur naïveté et quelquefois aussi toute leur brutalité. Les poésies des peuples primitifs sont les plus naturalistes qui existent, mais naturalistes au bon sens, ou mieux au sens exact du mot. On peint les choses et les êtres tels qu’ils sont, sans rechercher avec un besoin, en quelque sorte maladif, les côtés laids et repoussants de la nature. Puis les mœurs s’épurent, les goûts s’affinent, les sentiments s’ennoblissent. La poésie reçoit immédiatement le contre-coup de cette transformation. Les poètes sortent du réel, grandissent les hommes, embellissent la nature, tout en restant humains.
« Je ne sais qui a dit, je ne sais où, que la littérature et les arts influaient sur les mœurs. Qui que ce soit, c’est indubitablement un grand sot. C’est comme si l’on disait : les petits pois font pousser le printemps. Les petits pois, au contraire, poussent parce que c’est le printemps, et les cerises parce que c’est l’été. Les livres sont les fruits des mœurs. » Derrière ce paradoxe de Théophile Gauthier se cache une grande part de vérité. Un auteur ne produit pas le livre qu’il veut. Il produit le livre qu’il peut, celui que lui inspirent et sa personnalité et le milieu qui l’entoure. Aussi certaines formes poétiques ne sont que les conséquences d’un état d’âme particulier. Cela ressort très nettement de l’étude de toutes les littératures, depuis leur enfance jusqu’à leur apogée et leur décadence.
Les peuples enfants revivent dans leurs poètes avec toute leur naïveté et quelquefois aussi toute leur brutalité. Les poésies des peuples primitifs sont les plus naturalistes qui existent, mais naturalistes au bon sens, ou mieux au sens exact du mot. On peint les choses et les êtres tels qu’ils sont, sans rechercher avec un besoin, en quelque sorte maladif, les côtés laids et repoussants de la nature. Puis les mœurs s’épurent, les goûts s’affinent, les sentiments s’ennoblissent. La poésie reçoit immédiatement le contre-coup de cette transformation. Les poètes sortent du réel, grandissent les hommes, embellissent la nature, tout en restant humains.