Author: | Tcheng Kitong | ISBN: | 1230000282576 |
Publisher: | JCA | Publication: | November 25, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Tcheng Kitong |
ISBN: | 1230000282576 |
Publisher: | JCA |
Publication: | November 25, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
La pensée qui dirige notre curiosité, lorsqu’une pièce de théâtre est
soumise à notre étude, est-elle le désir de trouver une représentation de
mœurs qui nous sont inconnues ou l’expression d’un art dramatique
indépendant ? Telle est la question que je me suis posée dans le moment
même où je cherche à présenter au public des lettrés français une exquisse de
notre théâtre et de nos mœurs dramatiques. Les comparaisons sont des
habitudes de l’esprit ; mais ce sont de mauvaises habitudes, et je ne m’en
suis jamais mieux rendu compte qu’en étudiant ce sujet. On ne compare
jamais que lorsqu’il y a avantage à le faire : c’est un moyen de démonstration
qui séduit comme une sorte de sophisme. Je me garderai donc bien de
comparer le théâtre français et le théâtre chinois, tentation qui serait très
légitime pour un Français, parce qu’elle lui assurerait la mention : Hors
concours, — ce titre que les artistes arrivés inscrivent comme un honneur sur
le cadre de leurs toiles, — mais qui n’amènerait aucune conclusion. Les
comparaisons se rapporteraient plutôt à la mise en scène qu’à la scène elle-
même. Si vous appelez « le théâtre » la représentation que donnent dans la
maison de Molière ces maîtres artistes qui ont fait de leur profession un art si
élevé, qu’on ne sait lequel admirer le plus de l’auteur ou de l’acteur, je
garderai le silence.
La pensée qui dirige notre curiosité, lorsqu’une pièce de théâtre est
soumise à notre étude, est-elle le désir de trouver une représentation de
mœurs qui nous sont inconnues ou l’expression d’un art dramatique
indépendant ? Telle est la question que je me suis posée dans le moment
même où je cherche à présenter au public des lettrés français une exquisse de
notre théâtre et de nos mœurs dramatiques. Les comparaisons sont des
habitudes de l’esprit ; mais ce sont de mauvaises habitudes, et je ne m’en
suis jamais mieux rendu compte qu’en étudiant ce sujet. On ne compare
jamais que lorsqu’il y a avantage à le faire : c’est un moyen de démonstration
qui séduit comme une sorte de sophisme. Je me garderai donc bien de
comparer le théâtre français et le théâtre chinois, tentation qui serait très
légitime pour un Français, parce qu’elle lui assurerait la mention : Hors
concours, — ce titre que les artistes arrivés inscrivent comme un honneur sur
le cadre de leurs toiles, — mais qui n’amènerait aucune conclusion. Les
comparaisons se rapporteraient plutôt à la mise en scène qu’à la scène elle-
même. Si vous appelez « le théâtre » la représentation que donnent dans la
maison de Molière ces maîtres artistes qui ont fait de leur profession un art si
élevé, qu’on ne sait lequel admirer le plus de l’auteur ou de l’acteur, je
garderai le silence.