Le Village aérien

Fiction & Literature, Classics
Cover of the book Le Village aérien by Jules Verne, Go&Co
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Author: Jules Verne ISBN: 1230000243657
Publisher: Go&Co Publication: May 31, 2014
Imprint: Language: French
Author: Jules Verne
ISBN: 1230000243657
Publisher: Go&Co
Publication: May 31, 2014
Imprint:
Language: French

Au cœur de l'Afrique, dans une forêt impénétrable, celle de l'Oubanghi, deuxexplorateurs blancs accompagnés d'un indigène et d'un enfant noir découvrent une peuplade inconnue, qui vit dans les arbres. Ces deux héros, un Français et un Américain, nommés Max Huber et John Cort, les observent afin de savoir s'ils sont humains et tentent de rencontrer leur roi..

Extrait

« Et le Congo américain, demanda Max Huber, il n’en est donc pas encore question ?…

 

– À quoi bon, mon cher Max ?… répondit John Cort. Est-ce que les vastes espaces nous manquent aux États-Unis ?… Que de régions neuves et désertes à visiter entre l’Alaska et le Texas !… Avant d’aller coloniser au dehors, mieux vaut coloniser au dedans, je pense…

 

– Eh ! mon cher John, les nations européennes finiront par s’être partagé l’Afrique, si les choses continuent – soit une superficie d’environ trois milliards d’hectares !… Les Américains les abandonneront-ils en totalité aux Anglais, aux Allemands, aux Hollandais, aux Portugais, aux Français, aux Italiens, aux Espagnols, aux Belges ?…

 

– Les Américains n’en ont que faire – pas plus que les Russes, répliqua John Cort, et pour la même raison…

 

– Laquelle ?

 

– C’est qu’il est inutile de se fatiguer les jambes, lorsqu’il suffit d’étendre le bras…

 

– Bon ! mon cher John, le gouvernement fédéral réclamera, un jour ou l’autre, sa part du gâteau africain… Il y a un Congo français, un Congo belge, un Congo allemand, sans compter le Congo indépendant, et celui-ci n’attend que l’occasion de sacrifier son indépendance !… Et tout ce pays que nous venons de parcourir depuis trois mois…

 

– En curieux, en simples curieux, Max, non en conquérants…

 

– La différence n’est pas considérable, digne citoyen des États-Unis, déclara Max Huber. Je le répète, en cette partie de l’Afrique, l’Union pourrait se tailler une colonie superbe… On trouve là des territoires fertiles qui ne demandent qu’à utiliser leur fertilité, sous l’influence d’une irrigation généreuse dont la nature a fait tous les frais. Ils possèdent un réseau liquide qui ne tarit jamais…

 

– Même par cette abominable chaleur, observa John Cort, en épongeant son front calciné par le soleil tropical.

 

– Bah ! n’y prenons plus garde ! reprit Max Huber. Est-ce que nous ne sommes pas acclimatés, je dirai négrifiés, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, cher ami ?… Nous voici en mars seulement, et parlez-moi des températures de juillet, d’août, lorsque les rayons solaires vous percent la peau comme des vrilles de feu !…

 

– N’importe, Max, nous aurons quelque peine à devenir Pahouins ou Zanzibarites, avec notre léger épiderme de Français et d’Américain ! J’en conviens, cependant, nous allons achever une belle et intéressante campagne que la bonne fortune a favorisée… Mais il me tarde d’être de retour à Libreville, de retrouver dans nos factoreries un peu de cette tranquillité, de ce repos qui est bien dû à des voyageurs après les trois mois d’un tel voyage…

 

– D’accord, ami John, cette aventureuse expédition a présenté quelque intérêt. Pourtant, l’avouerai-je, elle ne m’a pas donné tout ce que j’en attendais…

 

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Au cœur de l'Afrique, dans une forêt impénétrable, celle de l'Oubanghi, deuxexplorateurs blancs accompagnés d'un indigène et d'un enfant noir découvrent une peuplade inconnue, qui vit dans les arbres. Ces deux héros, un Français et un Américain, nommés Max Huber et John Cort, les observent afin de savoir s'ils sont humains et tentent de rencontrer leur roi..

Extrait

« Et le Congo américain, demanda Max Huber, il n’en est donc pas encore question ?…

 

– À quoi bon, mon cher Max ?… répondit John Cort. Est-ce que les vastes espaces nous manquent aux États-Unis ?… Que de régions neuves et désertes à visiter entre l’Alaska et le Texas !… Avant d’aller coloniser au dehors, mieux vaut coloniser au dedans, je pense…

 

– Eh ! mon cher John, les nations européennes finiront par s’être partagé l’Afrique, si les choses continuent – soit une superficie d’environ trois milliards d’hectares !… Les Américains les abandonneront-ils en totalité aux Anglais, aux Allemands, aux Hollandais, aux Portugais, aux Français, aux Italiens, aux Espagnols, aux Belges ?…

 

– Les Américains n’en ont que faire – pas plus que les Russes, répliqua John Cort, et pour la même raison…

 

– Laquelle ?

 

– C’est qu’il est inutile de se fatiguer les jambes, lorsqu’il suffit d’étendre le bras…

 

– Bon ! mon cher John, le gouvernement fédéral réclamera, un jour ou l’autre, sa part du gâteau africain… Il y a un Congo français, un Congo belge, un Congo allemand, sans compter le Congo indépendant, et celui-ci n’attend que l’occasion de sacrifier son indépendance !… Et tout ce pays que nous venons de parcourir depuis trois mois…

 

– En curieux, en simples curieux, Max, non en conquérants…

 

– La différence n’est pas considérable, digne citoyen des États-Unis, déclara Max Huber. Je le répète, en cette partie de l’Afrique, l’Union pourrait se tailler une colonie superbe… On trouve là des territoires fertiles qui ne demandent qu’à utiliser leur fertilité, sous l’influence d’une irrigation généreuse dont la nature a fait tous les frais. Ils possèdent un réseau liquide qui ne tarit jamais…

 

– Même par cette abominable chaleur, observa John Cort, en épongeant son front calciné par le soleil tropical.

 

– Bah ! n’y prenons plus garde ! reprit Max Huber. Est-ce que nous ne sommes pas acclimatés, je dirai négrifiés, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, cher ami ?… Nous voici en mars seulement, et parlez-moi des températures de juillet, d’août, lorsque les rayons solaires vous percent la peau comme des vrilles de feu !…

 

– N’importe, Max, nous aurons quelque peine à devenir Pahouins ou Zanzibarites, avec notre léger épiderme de Français et d’Américain ! J’en conviens, cependant, nous allons achever une belle et intéressante campagne que la bonne fortune a favorisée… Mais il me tarde d’être de retour à Libreville, de retrouver dans nos factoreries un peu de cette tranquillité, de ce repos qui est bien dû à des voyageurs après les trois mois d’un tel voyage…

 

– D’accord, ami John, cette aventureuse expédition a présenté quelque intérêt. Pourtant, l’avouerai-je, elle ne m’a pas donné tout ce que j’en attendais…

 

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