Author: | Anton Tchekhov | ISBN: | 1230000255272 |
Publisher: | NA | Publication: | July 25, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Anton Tchekhov |
ISBN: | 1230000255272 |
Publisher: | NA |
Publication: | July 25, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: Deux gardes champêtres : l’un, brun, fortement taillé, avec des jambes extrêmement courtes, de sorte qu’en le regardant par derrière les jambes paraissaient prendre naissance bien plus bas que chez la majorité des hommes ; l’autre, long, maigre, raide comme un piquet, avec une petite barbiche d’un roux sale, escortent jusqu’à la ville voisine un vagabond qui ne se rappelle pas son nom. Le premier marche en se dandinant, tourne la tête de droite à gauche, mâche tantôt un brin d’herbe, tantôt la manche de son habit, bat de ses mains ses maigres hanches et fredonne, bref, a tout l’air d’être un homme insouciant et léger ; le second, malgré son maigre visage et ses étroites épaules, a l’aspect vénérable, sérieux, réfléchi, et toute sa longue figure évoque quelque saint décharné qu’on voit dans les peintures anciennes. Il est chauve. Le petit garde champêtre s’appelle André Ptakha ; le grand, Nicandre Sapojnikoff. Celui qu’ils escortent ne correspond nullement au type du vagabond. C’est un homme petit, extrêmement débile, maladif, avec des traits tirés et un pâle petit visage. Ses sourcils sont rares, le regard doux et soumis, la moustache se dessine à peine, bien que l’homme ait dépassé la trentaine. Il marche d’un pas hésitant, tout courbé et les mains dans les poches. Le col de son pauvre pardessus râpé, d’un de ceux qu’on ne porte pas dans les campagnes, est relevé jusqu’au bord de sa casquette, si bien que de tout son visage on n’aperçoit que le nez :
Extrait: Deux gardes champêtres : l’un, brun, fortement taillé, avec des jambes extrêmement courtes, de sorte qu’en le regardant par derrière les jambes paraissaient prendre naissance bien plus bas que chez la majorité des hommes ; l’autre, long, maigre, raide comme un piquet, avec une petite barbiche d’un roux sale, escortent jusqu’à la ville voisine un vagabond qui ne se rappelle pas son nom. Le premier marche en se dandinant, tourne la tête de droite à gauche, mâche tantôt un brin d’herbe, tantôt la manche de son habit, bat de ses mains ses maigres hanches et fredonne, bref, a tout l’air d’être un homme insouciant et léger ; le second, malgré son maigre visage et ses étroites épaules, a l’aspect vénérable, sérieux, réfléchi, et toute sa longue figure évoque quelque saint décharné qu’on voit dans les peintures anciennes. Il est chauve. Le petit garde champêtre s’appelle André Ptakha ; le grand, Nicandre Sapojnikoff. Celui qu’ils escortent ne correspond nullement au type du vagabond. C’est un homme petit, extrêmement débile, maladif, avec des traits tirés et un pâle petit visage. Ses sourcils sont rares, le regard doux et soumis, la moustache se dessine à peine, bien que l’homme ait dépassé la trentaine. Il marche d’un pas hésitant, tout courbé et les mains dans les poches. Le col de son pauvre pardessus râpé, d’un de ceux qu’on ne porte pas dans les campagnes, est relevé jusqu’au bord de sa casquette, si bien que de tout son visage on n’aperçoit que le nez :