Author: | François-Marie Marchand de Beaumont | ISBN: | 1230000275611 |
Publisher: | JCA | Publication: | October 21, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | François-Marie Marchand de Beaumont |
ISBN: | 1230000275611 |
Publisher: | JCA |
Publication: | October 21, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Tout était au mieux dans le bon vieux temps, s’écriait naguère un vieillard morose en considérant les tombeaux du cimetière du P. La Chaise ; maintenant tout est détestable dans cette nation, jusqu’à ses lieux funéraires. Quel ordre autrefois dans la hiérarchie sociale ! Maintenant quel désordre, quelle confusion ! On possédait des mœurs, le sentiment des convenances ; on observait religieusement, jusque dans la tombe, les égards, la considération : le respect dus à la naissance. Un vilain ne pouvait pas être enterré comme un gentilhomme : le cimetière était le partage du peuple ; les caveaux des églises, la part des bourgeois ; leurs chapelles, le lieu de la sépulture des nobles ; les mausolées des princes brillaient dans le sanctuaire : sur leurs ossemens réduits même en poussière, ils y étaient encore de très-hauts et de très-puissans seigneurs ; et dans les terres de leurs domaines, les édifices sacrés eux-mêmes étaient contraints de porter leur deuil durant au moins une année. Maintenant quelle anarchie dans ce lieu funéraire ! Le duc et pair se trouve auprès d’un bourgeois, le marquis est voisin d’un financier, l’homme du peuple se targue de ses talens, le noble de race ose à peine faire graver tous ses titres pour conserver à sa lignée un témoin des prérogatives de son sang, le prolétaire y est admis avec les princes ...
Tout était au mieux dans le bon vieux temps, s’écriait naguère un vieillard morose en considérant les tombeaux du cimetière du P. La Chaise ; maintenant tout est détestable dans cette nation, jusqu’à ses lieux funéraires. Quel ordre autrefois dans la hiérarchie sociale ! Maintenant quel désordre, quelle confusion ! On possédait des mœurs, le sentiment des convenances ; on observait religieusement, jusque dans la tombe, les égards, la considération : le respect dus à la naissance. Un vilain ne pouvait pas être enterré comme un gentilhomme : le cimetière était le partage du peuple ; les caveaux des églises, la part des bourgeois ; leurs chapelles, le lieu de la sépulture des nobles ; les mausolées des princes brillaient dans le sanctuaire : sur leurs ossemens réduits même en poussière, ils y étaient encore de très-hauts et de très-puissans seigneurs ; et dans les terres de leurs domaines, les édifices sacrés eux-mêmes étaient contraints de porter leur deuil durant au moins une année. Maintenant quelle anarchie dans ce lieu funéraire ! Le duc et pair se trouve auprès d’un bourgeois, le marquis est voisin d’un financier, l’homme du peuple se targue de ses talens, le noble de race ose à peine faire graver tous ses titres pour conserver à sa lignée un témoin des prérogatives de son sang, le prolétaire y est admis avec les princes ...