Author: | Maurice Joly | ISBN: | 1230000282929 |
Publisher: | JCA | Publication: | November 28, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Maurice Joly |
ISBN: | 1230000282929 |
Publisher: | JCA |
Publication: | November 28, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Je suis né dans les premières années du règne de Louis-Philippe, à Lons-le-Saulnier. Ma mère (Florentine Corbara), d’origine italienne, est alliée aux meilleures familles de Bastia.
Je ne fais pas une histoire assez longue pour avoir le temps de dire de quelle admirable mère j’ai le bonheur d’être le fils.
Mon grand-père, issu d’une famille de Saint-Laurent-Laroche alliée aux Lorencin et aux Saint-Léger, est resté dans le souvenir de ceux qui l’ont connu comme un des types de la plus rare énergie, doublé de la plus franche originalité. Savant érudit, batailleur, intraitable dans ses convictions, et cependant homme de la meilleure compagnie, il fut, en 1813, destitué d’une grosse fonction [1] qu’il occupait pour avoir publié au moment de nos désastres une ode vengeresse dont je ne me suis jamais rappelé que cette strophe :
90
Il niait formellement le génie de Napoléon Ier, et motivait son opinion par les raisons les plus vives, mais qui faisaient sourire alors. — C’est un grand homme, pourtant, lui disait-on. — Un grand brigand ! répétait-il toujours du ton le plus inflexible, et j’avoue que quand j’étais enfant, je riais aussi des singulières idées de mon grand-père !…
L’horreur du collège fut le premier de mes principes.
Je suis né dans les premières années du règne de Louis-Philippe, à Lons-le-Saulnier. Ma mère (Florentine Corbara), d’origine italienne, est alliée aux meilleures familles de Bastia.
Je ne fais pas une histoire assez longue pour avoir le temps de dire de quelle admirable mère j’ai le bonheur d’être le fils.
Mon grand-père, issu d’une famille de Saint-Laurent-Laroche alliée aux Lorencin et aux Saint-Léger, est resté dans le souvenir de ceux qui l’ont connu comme un des types de la plus rare énergie, doublé de la plus franche originalité. Savant érudit, batailleur, intraitable dans ses convictions, et cependant homme de la meilleure compagnie, il fut, en 1813, destitué d’une grosse fonction [1] qu’il occupait pour avoir publié au moment de nos désastres une ode vengeresse dont je ne me suis jamais rappelé que cette strophe :
90
Il niait formellement le génie de Napoléon Ier, et motivait son opinion par les raisons les plus vives, mais qui faisaient sourire alors. — C’est un grand homme, pourtant, lui disait-on. — Un grand brigand ! répétait-il toujours du ton le plus inflexible, et j’avoue que quand j’étais enfant, je riais aussi des singulières idées de mon grand-père !…
L’horreur du collège fut le premier de mes principes.