Author: | Emile Zola | ISBN: | 1230000259211 |
Publisher: | Largau | Publication: | August 9, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Emile Zola |
ISBN: | 1230000259211 |
Publisher: | Largau |
Publication: | August 9, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait du livre :
À la saison des fruits, une petite fille, brune de peau, avec des cheveux noirs embroussaillés, se présentait chaque mois chez un avoué d’Aix, M. Rostand, tenant une énorme corbeille d’abricots ou de pêches, qu’elle avait peine à porter. Elle restait dans le large vestibule, et toute la famille, prévenue, descendait.
« Ah ! c’est toi, Naïs, disait l’avoué. Tu nous apportes la récolte. Allons, tu es une brave fille... Et le père Micoulin, comment va-t-il ?
- Bien, Monsieur », répondait la petite en montrant ses dents blanches.
Alors, Mme Rostand la faisait entrer à la cuisine, où elle la questionnait sur les oliviers, les amandiers, les vignes. La grande affaire était de savoir s’il avait plu à L’Estaque, le coin du littoral où les Rostand possédaient leur propriété, la Blancarde, que les Micoulin cultivaient. Il n’y avait là que quelques douzaines d’amandiers et d’oliviers, mais la question de la pluie n’en restait pas moins capitale, dans ce pays qui meurt de sécheresse.
« Il a tombé des gouttes, disait Naïs. Le raisin aurait besoin d’eau. »
Puis, lorsqu’elle avait donné les nouvelles, elle mangeait un morceau de pain avec un reste de viande, et elle repartait pour L’Estaque, dans la carriole d’un boucher, qui venait à Aix tous les quinze jours. Souvent, elle apportait des coquillages, une langouste, un beau poisson, le père Micoulin pêchant plus encore qu’il ne labourait. Quand elle arrivait pendant les vacances, Frédéric, le fils de l’avoué, descendait d’un bond dans la cuisine pour lui annoncer que la famille allait bientôt s’installer à la Blancarde, en lui recommandant de tenir prêts ses filets et ses lignes.
Il la tutoyait, car il avait joué avec elle tout petit.
Extrait du livre :
À la saison des fruits, une petite fille, brune de peau, avec des cheveux noirs embroussaillés, se présentait chaque mois chez un avoué d’Aix, M. Rostand, tenant une énorme corbeille d’abricots ou de pêches, qu’elle avait peine à porter. Elle restait dans le large vestibule, et toute la famille, prévenue, descendait.
« Ah ! c’est toi, Naïs, disait l’avoué. Tu nous apportes la récolte. Allons, tu es une brave fille... Et le père Micoulin, comment va-t-il ?
- Bien, Monsieur », répondait la petite en montrant ses dents blanches.
Alors, Mme Rostand la faisait entrer à la cuisine, où elle la questionnait sur les oliviers, les amandiers, les vignes. La grande affaire était de savoir s’il avait plu à L’Estaque, le coin du littoral où les Rostand possédaient leur propriété, la Blancarde, que les Micoulin cultivaient. Il n’y avait là que quelques douzaines d’amandiers et d’oliviers, mais la question de la pluie n’en restait pas moins capitale, dans ce pays qui meurt de sécheresse.
« Il a tombé des gouttes, disait Naïs. Le raisin aurait besoin d’eau. »
Puis, lorsqu’elle avait donné les nouvelles, elle mangeait un morceau de pain avec un reste de viande, et elle repartait pour L’Estaque, dans la carriole d’un boucher, qui venait à Aix tous les quinze jours. Souvent, elle apportait des coquillages, une langouste, un beau poisson, le père Micoulin pêchant plus encore qu’il ne labourait. Quand elle arrivait pendant les vacances, Frédéric, le fils de l’avoué, descendait d’un bond dans la cuisine pour lui annoncer que la famille allait bientôt s’installer à la Blancarde, en lui recommandant de tenir prêts ses filets et ses lignes.
Il la tutoyait, car il avait joué avec elle tout petit.