Le contrôle de la jeunesse est, en France, pendant la période de la guerre 1939-1945, un enjeu primordial, sujet de nombreux discours et débats. Les partisans du gouvernement de Vichy l’ont installé au cœur du dispositif de la Révolution nationale : le contrôle apparaît comme l’agent de la régénération et de la rénovation du pays. Après la guerre, avec d’autres moyens et d’autres desseins, le gouvernement de la Libération et ceux qui lui succéderont feront aussi de la jeunesse une de leurs préoccupations privilégiées : on avait besoin de la jeunesse pour reconstruire le pays. L’enfance délinquante, elle, fera l’objet de deux grands textes législatifs, l’un du gouvernement de Vichy en 1942, l’autre du gouvernement provisoire en 1945, textes entre lesquels des liens plus étroits qu’on ne serait porté à le penser d’emblée seront mis ici en évidence. Cette troisième livraison du Temps de l’histoire est issue, pour l’essentiel, d’un séminaire organisé en 1997–1998, par l’AHES-PJM et la mission histoire du CNFE PJJ, sur le thème de “l’enfant de justice pendant la guerre et l’immédiat après-guerre”. Cet enfant de justice, qui est-il ? Pourquoi et comment le devient-il ? Quelles institutions sont prévues pour lui ? Quelles peuvent être sur lui les incidences de la guerre, de l’exode, des persécutions raciales ? Quelles représentations en a-t-on ? Quelles lois nouvelles viennent organiser ce secteur ? A ces questions, ce numéro cherche à apporter quelques réponses. Il s’organise en trois parties : une analyse de l’activité législative de la période en matière d’enfance délinquante ; une découverte de “l’enfant coupable”, illustrée de quelques témoignages ; une étude des discours, des pratiques et des représentations qui se développent autour de l’enfance délinquante et “irrégulière”.
Le contrôle de la jeunesse est, en France, pendant la période de la guerre 1939-1945, un enjeu primordial, sujet de nombreux discours et débats. Les partisans du gouvernement de Vichy l’ont installé au cœur du dispositif de la Révolution nationale : le contrôle apparaît comme l’agent de la régénération et de la rénovation du pays. Après la guerre, avec d’autres moyens et d’autres desseins, le gouvernement de la Libération et ceux qui lui succéderont feront aussi de la jeunesse une de leurs préoccupations privilégiées : on avait besoin de la jeunesse pour reconstruire le pays. L’enfance délinquante, elle, fera l’objet de deux grands textes législatifs, l’un du gouvernement de Vichy en 1942, l’autre du gouvernement provisoire en 1945, textes entre lesquels des liens plus étroits qu’on ne serait porté à le penser d’emblée seront mis ici en évidence. Cette troisième livraison du Temps de l’histoire est issue, pour l’essentiel, d’un séminaire organisé en 1997–1998, par l’AHES-PJM et la mission histoire du CNFE PJJ, sur le thème de “l’enfant de justice pendant la guerre et l’immédiat après-guerre”. Cet enfant de justice, qui est-il ? Pourquoi et comment le devient-il ? Quelles institutions sont prévues pour lui ? Quelles peuvent être sur lui les incidences de la guerre, de l’exode, des persécutions raciales ? Quelles représentations en a-t-on ? Quelles lois nouvelles viennent organiser ce secteur ? A ces questions, ce numéro cherche à apporter quelques réponses. Il s’organise en trois parties : une analyse de l’activité législative de la période en matière d’enfance délinquante ; une découverte de “l’enfant coupable”, illustrée de quelques témoignages ; une étude des discours, des pratiques et des représentations qui se développent autour de l’enfance délinquante et “irrégulière”.