Author: | Catulle Mendès | ISBN: | 1230001231908 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Catulle Mendès |
ISBN: | 1230001231908 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Au désert calciné, sur le sol qui se ride
En rêches ornières de char,
Ainsi qu’une vigie effrayante, l’Antchar,
Seul, se dresse en l’azur torride.
La steppe l’enfanta dans un bris de tison
Un jour de colère assassine,
Et, des feuillages morts du faîte à la racine,
Il est tout imbu de poison.
L’ardent poison qui suinte à travers son écorce.
Fondu par l’air de flamme et d’or,
Le soir, résine épaisse et diaphane encor,
Se fige en stalactite torse.
L’oiseau ne vole pas vers lui, se mêle au ciel !
Et l’effroi du tigre l’évite ;
Seul, l’ouragan se rue à l’arbre, passe vite
Et s’enfuit, pestilentiel.
Si la nuée au gré des souffles promenée
Mouilla le branchage endormi,
L’eau, du bout des rameaux, goutte à goutte, parmi
Le sable, tombe, empoisonnée.
Mais un homme par un autre homme d’ici-bas,
Un jour, fut envoyé vers l’arbre ;
Docile, il franchit steppe et bois et rocs de marbre,
Et revint, chargé de trépas.
La résine, il l’apporte entre ses deux mains roides,
Il apporte un rameau flétri,
Et la sueur, de tout son cœur endolori,
Perle et ruisselle en gouttes froides.
Il dit : « Voici… » frissonne, et comme sous un heurt
Fléchit, la gorge haletante,
Et sur la natte d’or de la royale tente
Tombe aux pieds de son maître, et meurt.
Le prince alors a pris quelques flèches légères,
Il les trempe au poison qui mord,
Et, bandant l’arc, envoie avec elles la mort
Aux proches races étrangères...
Au désert calciné, sur le sol qui se ride
En rêches ornières de char,
Ainsi qu’une vigie effrayante, l’Antchar,
Seul, se dresse en l’azur torride.
La steppe l’enfanta dans un bris de tison
Un jour de colère assassine,
Et, des feuillages morts du faîte à la racine,
Il est tout imbu de poison.
L’ardent poison qui suinte à travers son écorce.
Fondu par l’air de flamme et d’or,
Le soir, résine épaisse et diaphane encor,
Se fige en stalactite torse.
L’oiseau ne vole pas vers lui, se mêle au ciel !
Et l’effroi du tigre l’évite ;
Seul, l’ouragan se rue à l’arbre, passe vite
Et s’enfuit, pestilentiel.
Si la nuée au gré des souffles promenée
Mouilla le branchage endormi,
L’eau, du bout des rameaux, goutte à goutte, parmi
Le sable, tombe, empoisonnée.
Mais un homme par un autre homme d’ici-bas,
Un jour, fut envoyé vers l’arbre ;
Docile, il franchit steppe et bois et rocs de marbre,
Et revint, chargé de trépas.
La résine, il l’apporte entre ses deux mains roides,
Il apporte un rameau flétri,
Et la sueur, de tout son cœur endolori,
Perle et ruisselle en gouttes froides.
Il dit : « Voici… » frissonne, et comme sous un heurt
Fléchit, la gorge haletante,
Et sur la natte d’or de la royale tente
Tombe aux pieds de son maître, et meurt.
Le prince alors a pris quelques flèches légères,
Il les trempe au poison qui mord,
Et, bandant l’arc, envoie avec elles la mort
Aux proches races étrangères...