Author: | Théophile Gautier | ISBN: | 1230001722994 |
Publisher: | Théophile Gautier | Publication: | June 17, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Théophile Gautier |
ISBN: | 1230001722994 |
Publisher: | Théophile Gautier |
Publication: | June 17, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Scène I.
La chambre d’Alix et de Blancheflor.
ALIX.
J’ai beau travailler, ma sœur, je n’aurai jamais fini de broder cette chape pour le saint jour de Pâques.
BLANCHEFLOR.
Je t’aiderai, ma très chère Alix, et avec la grâce de Dieu nous arriverons à temps. Voici que j’ai fini la couronne que je tresse à la sainte Vierge avec des grains de verre et de la moelle de roseau.
ALIX.
J’ai encore à faire tout ce grand pavot aux larges feuilles écarlates. J’ai bien sommeil, mes yeux sont pleins de sable, la trame du canevas s’embrouille, s’embrouille, la lampe jette des lueurs douteuses, l’aiguille s’échappe de mes doigts ; je m’endors…
L’ANGE GARDIEN.
Mon enfant, mon Alix, tâche de te réveiller ; tu n’as pas fait ta prière ce soir.
ALIX.
Pater noster, qui es in cœlis…
BLANCHEFLOR.
Je m’en vais te délacer et te coucher ; tu rêves tout debout. Après je me déshabillerai moi-même et dormirai à mon tour.
L’ANGE GARDIEN.
La voilà presque nue ; on dirait une des statues d’albâtre de la cathédrale à la voir si blanche et si diaphane ; elle est si belle que j’en deviendrais amoureux, tout ange que je suis, si je continuais à la regarder plus longtemps. Ce n’est pas la première fois que les fils du ciel se sont épris des filles des hommes. Voilons nos yeux avec le bout de nos ailes.
EXTRAIT:
Scène I.
La chambre d’Alix et de Blancheflor.
ALIX.
J’ai beau travailler, ma sœur, je n’aurai jamais fini de broder cette chape pour le saint jour de Pâques.
BLANCHEFLOR.
Je t’aiderai, ma très chère Alix, et avec la grâce de Dieu nous arriverons à temps. Voici que j’ai fini la couronne que je tresse à la sainte Vierge avec des grains de verre et de la moelle de roseau.
ALIX.
J’ai encore à faire tout ce grand pavot aux larges feuilles écarlates. J’ai bien sommeil, mes yeux sont pleins de sable, la trame du canevas s’embrouille, s’embrouille, la lampe jette des lueurs douteuses, l’aiguille s’échappe de mes doigts ; je m’endors…
L’ANGE GARDIEN.
Mon enfant, mon Alix, tâche de te réveiller ; tu n’as pas fait ta prière ce soir.
ALIX.
Pater noster, qui es in cœlis…
BLANCHEFLOR.
Je m’en vais te délacer et te coucher ; tu rêves tout debout. Après je me déshabillerai moi-même et dormirai à mon tour.
L’ANGE GARDIEN.
La voilà presque nue ; on dirait une des statues d’albâtre de la cathédrale à la voir si blanche et si diaphane ; elle est si belle que j’en deviendrais amoureux, tout ange que je suis, si je continuais à la regarder plus longtemps. Ce n’est pas la première fois que les fils du ciel se sont épris des filles des hommes. Voilons nos yeux avec le bout de nos ailes.