Author: | Louis-Antoine Dessaulles | ISBN: | 1230001322712 |
Publisher: | Eric HELAN | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis-Antoine Dessaulles |
ISBN: | 1230001322712 |
Publisher: | Eric HELAN |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le jour qui vit mourir Michel Ange vit naître Galilée, le fondateur de la philosophie expérimentale, le père de la science moderne ; le plus illustre savant de son époque, le premier professeur de son temps, et dans la science le maître de l’Europe.
Avant lui on ignorait presque entièrement les règles qui doivent guider l’esprit dans l’étude de la nature. Ce qui frappe le plus, dans les ouvrages scientifiques du XVIe siècle, est le manque de philosophie, le défaut de justesse dans l’appréciation. On n’y trouve presque pas de méthode, la vérité n’y perce qu’à travers de monstrueuses erreurs, la prolixité de style surpasse toute croyance ; et l’on cherche vainement à s’expliquer comment les savants de ce temps, qui, dans les arts et les lettres, montraient tant de talent et de goût, pouvaient, sans examen, adopter les opinions les plus erronées, quelquefois même les plus ridicules, — pouvaient admettre, sans discussion des faits, les erreurs les plus manifestes. Jusqu’à Galilée, les hommes qui s’occupaient de science paraissaient chercher, dans l’étude de la nature physique, plutôt le merveilleux que le vrai : et on est vraiment tenté de croire que le vrai leur paraissait peu digne d’exercer l’attention, de provoquer l’étude du philosophe.
Les phénomènes extraordinaires exerçaient seuls la sagacité des savants qui eussent cru déroger en observant attentivement mille effets naturels que nous voyons tous les jours se passer sous nos yeux ; et on a mis en quelque sorte des siècles à s’apercevoir que, pour expliquer les faits les plus étranges que présente la nature, il fallait d’abord chercher et comprendre les causes des faits les plus ordinaires et qui paraissent les moins remarquables...
Le jour qui vit mourir Michel Ange vit naître Galilée, le fondateur de la philosophie expérimentale, le père de la science moderne ; le plus illustre savant de son époque, le premier professeur de son temps, et dans la science le maître de l’Europe.
Avant lui on ignorait presque entièrement les règles qui doivent guider l’esprit dans l’étude de la nature. Ce qui frappe le plus, dans les ouvrages scientifiques du XVIe siècle, est le manque de philosophie, le défaut de justesse dans l’appréciation. On n’y trouve presque pas de méthode, la vérité n’y perce qu’à travers de monstrueuses erreurs, la prolixité de style surpasse toute croyance ; et l’on cherche vainement à s’expliquer comment les savants de ce temps, qui, dans les arts et les lettres, montraient tant de talent et de goût, pouvaient, sans examen, adopter les opinions les plus erronées, quelquefois même les plus ridicules, — pouvaient admettre, sans discussion des faits, les erreurs les plus manifestes. Jusqu’à Galilée, les hommes qui s’occupaient de science paraissaient chercher, dans l’étude de la nature physique, plutôt le merveilleux que le vrai : et on est vraiment tenté de croire que le vrai leur paraissait peu digne d’exercer l’attention, de provoquer l’étude du philosophe.
Les phénomènes extraordinaires exerçaient seuls la sagacité des savants qui eussent cru déroger en observant attentivement mille effets naturels que nous voyons tous les jours se passer sous nos yeux ; et on a mis en quelque sorte des siècles à s’apercevoir que, pour expliquer les faits les plus étranges que présente la nature, il fallait d’abord chercher et comprendre les causes des faits les plus ordinaires et qui paraissent les moins remarquables...