Author: | François Rabelais | ISBN: | 9782814550254 |
Publisher: | publie.net | Publication: | October 8, 2011 |
Imprint: | publie.net | Language: | French |
Author: | François Rabelais |
ISBN: | 9782814550254 |
Publisher: | publie.net |
Publication: | October 8, 2011 |
Imprint: | publie.net |
Language: | French |
La plus grande folie du monde est de penser qu’il y a des astres pour les Roys, Papes, & gros seigneurs, plustost que pour les pauvres & souffreteux, comme si nouvelles estoilles avoient esté créez depuis le temps du deluge...
C’est un texte contemporain du premier Pantagruel et du Gargantua : Rabelais et ses amis, qui éditent et impriment leurs travaux savants (Rabelais, ses traductions de Galien et d’Hypocrate), proposent des textes dont le Pantagruel spécifie bien les conditions matérielles de circulation : on les vendra aux foires, jusqu’à Tübingen, ce seront des livres de colportage.
Et on mord sur ce qui se fait déjà : les almanachs prolifèrent (ils tiendront jusqu’à notre siècle), ils sont la météo de l’époque, le livre pratique, et sont signés par des devins ou astrologues de large réputation mais pas forcément recommandable : rien de neuf sous notre soleil.
Alors c’est eux qu’on va battre en brèche. C’est un contre-almanach. À commencer par son rapport au temps : infaillible pour l’an perpétuel. Et de fait, un succès de commerce, réédité, copié... Rabelais lui-même complètera, reprendra.
Mais voilà la transcription depuis l’édition princeps. Des segments entiers sont passés en proverbe :
Ceste année les aveugles ne verront que bien peu, les sourdz oyront assez mal : les muetz ne parleront guières : les riches se porteront un peu mieulx que les pauvres, & les sains mieulx que les malades.
Plusieurs moutons, boeufz, pourceaulx, oysons, pouletz & canars, mourront & ne sera sy cruelle mortalité entre les cinges & dromadaires.
Vieillesse sera incurable ceste année à cause des années passées.
À vous d’en profiter, ça guérit de plein de choses, mais toutefois non pas de celle-ci, courante de nos jours encore :
Et regnera quasi universellement, une maladie bien horrible, & redoubtable : maligne, perverse, espoventable et mal plaisante, laquelle rendra le monde bien estonné, & dont plusieurs ne sçau-ront de quel boys faire fleches, & bien souvent composeront en ravasserie, syllogisans en la pierre philosophalle & es aureilles de Midas. Ie tremble de peur quand ie y pense, car ie vous diz quelle sera epidemiale & lappelle Averroys vii colliget. faulte d’argent.
La plus grande folie du monde est de penser qu’il y a des astres pour les Roys, Papes, & gros seigneurs, plustost que pour les pauvres & souffreteux, comme si nouvelles estoilles avoient esté créez depuis le temps du deluge...
C’est un texte contemporain du premier Pantagruel et du Gargantua : Rabelais et ses amis, qui éditent et impriment leurs travaux savants (Rabelais, ses traductions de Galien et d’Hypocrate), proposent des textes dont le Pantagruel spécifie bien les conditions matérielles de circulation : on les vendra aux foires, jusqu’à Tübingen, ce seront des livres de colportage.
Et on mord sur ce qui se fait déjà : les almanachs prolifèrent (ils tiendront jusqu’à notre siècle), ils sont la météo de l’époque, le livre pratique, et sont signés par des devins ou astrologues de large réputation mais pas forcément recommandable : rien de neuf sous notre soleil.
Alors c’est eux qu’on va battre en brèche. C’est un contre-almanach. À commencer par son rapport au temps : infaillible pour l’an perpétuel. Et de fait, un succès de commerce, réédité, copié... Rabelais lui-même complètera, reprendra.
Mais voilà la transcription depuis l’édition princeps. Des segments entiers sont passés en proverbe :
Ceste année les aveugles ne verront que bien peu, les sourdz oyront assez mal : les muetz ne parleront guières : les riches se porteront un peu mieulx que les pauvres, & les sains mieulx que les malades.
Plusieurs moutons, boeufz, pourceaulx, oysons, pouletz & canars, mourront & ne sera sy cruelle mortalité entre les cinges & dromadaires.
Vieillesse sera incurable ceste année à cause des années passées.
À vous d’en profiter, ça guérit de plein de choses, mais toutefois non pas de celle-ci, courante de nos jours encore :
Et regnera quasi universellement, une maladie bien horrible, & redoubtable : maligne, perverse, espoventable et mal plaisante, laquelle rendra le monde bien estonné, & dont plusieurs ne sçau-ront de quel boys faire fleches, & bien souvent composeront en ravasserie, syllogisans en la pierre philosophalle & es aureilles de Midas. Ie tremble de peur quand ie y pense, car ie vous diz quelle sera epidemiale & lappelle Averroys vii colliget. faulte d’argent.