Author: | Jacques Collin de Plancy | ISBN: | 1230001908718 |
Publisher: | NA | Publication: | September 19, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jacques Collin de Plancy |
ISBN: | 1230001908718 |
Publisher: | NA |
Publication: | September 19, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre contient une table des matières dynamique. Extrait : Un beau jour du mois de septembre de l’année 737, dans une petite salle du château de Laon, très ornée pour l’époque, deux jeunes filles s’entretenaient, avec naïveté d’une part, avec quelque affectation de l’autre.
Le château des comtes de Laon n’était, au premier aspect, qu’une forteresse rudement cons-truite en pierre de roche, couverte de dalles superposées comme des tuiles et soutenues par une charpente énorme. Des planches peintes, placées sur de longues poutres, formaient le plafond des appartements, tous de plain-pied ; des trophées d’armes avaient fait longtemps le seul ornement des murs blanchis ; un pavé mal poli composait le parquet ; de hautes fenêtres étroites, dont les angles s’arrondissaient un peu, étaient percées dans les épaisses murailles. Les poternes étaient lourdes, massives ; la porte d’entrée, bardée de fer, était protégée encore par une double herse. C’était le manoir féodal : car la féodalité était née. Mais ce qui distinguait alors le château de Laon des résidences de cette sorte, c’est que le comte Charibert, à qui Charles-Martel avait donné cette ville, ayant suivi le duc d’Austrasie dans toutes ses guerres, avait trouvé moyen de rassembler quelques riches objets, qui faisaient regarder l’intérieur de son fort comme un palais. À la prise du camp des Sarrasins dans les plaines de Tours, il avait enlevé des tapis et des meubles précieux ; il avait rapporté, du pillage des villes romaines dans la Gaule méridionale, des joyaux inconnus aux Francs ; et les ornements des plus élégantes dames gauloises paraient sa fille unique, qui était son orgueil.
Ce livre contient une table des matières dynamique. Extrait : Un beau jour du mois de septembre de l’année 737, dans une petite salle du château de Laon, très ornée pour l’époque, deux jeunes filles s’entretenaient, avec naïveté d’une part, avec quelque affectation de l’autre.
Le château des comtes de Laon n’était, au premier aspect, qu’une forteresse rudement cons-truite en pierre de roche, couverte de dalles superposées comme des tuiles et soutenues par une charpente énorme. Des planches peintes, placées sur de longues poutres, formaient le plafond des appartements, tous de plain-pied ; des trophées d’armes avaient fait longtemps le seul ornement des murs blanchis ; un pavé mal poli composait le parquet ; de hautes fenêtres étroites, dont les angles s’arrondissaient un peu, étaient percées dans les épaisses murailles. Les poternes étaient lourdes, massives ; la porte d’entrée, bardée de fer, était protégée encore par une double herse. C’était le manoir féodal : car la féodalité était née. Mais ce qui distinguait alors le château de Laon des résidences de cette sorte, c’est que le comte Charibert, à qui Charles-Martel avait donné cette ville, ayant suivi le duc d’Austrasie dans toutes ses guerres, avait trouvé moyen de rassembler quelques riches objets, qui faisaient regarder l’intérieur de son fort comme un palais. À la prise du camp des Sarrasins dans les plaines de Tours, il avait enlevé des tapis et des meubles précieux ; il avait rapporté, du pillage des villes romaines dans la Gaule méridionale, des joyaux inconnus aux Francs ; et les ornements des plus élégantes dames gauloises paraient sa fille unique, qui était son orgueil.