Author: | Louis Figuier | ISBN: | 1230001318142 |
Publisher: | Eric HELAN | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis Figuier |
ISBN: | 1230001318142 |
Publisher: | Eric HELAN |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Aucune découverte n’a excité, autant que celle des aérostats, la surprise, l’admiration, l’émotion universelles. Il n’y eut en Europe, qu’un cri d’enthousiasme pour les navigateurs intrépides qui, les premiers, osèrent s’élancer dans le vaste champ des airs. En effet, jamais l’orgueil humain n’avait rencontré de triomphe plus éclatant en apparence. L’homme venait, disait-on, de marcher à la conquête de l’atmosphère. Ces plaines infinies, dont l’œil est impuissant à sonder l’étendue, désormais devenaient son domaine ; il pouvait à son gré parcourir son nouvel empire, il régnait en maître sur ces régions inexplorées. Ainsi le monde n’offrait plus de barrières, l’espace n’avait plus d’abîmes que son génie ne pût franchir. On s’abandonnait de toutes parts, à l’orgueil de cette pensée ; on applaudissait à ce résultat inespéré des sciences physiques qui, à peine à leur naissance, venaient de donner un si magnifique témoignage de leur puissance. On ne mettait pas en doute la possibilité de régulariser bientôt et de diriger à travers les airs la marche de ces nouveaux esquifs, et la navigation atmosphérique apparaissait déjà comme une création prochaine.
De tout cet éclat et de tout ce retentissement, de cet enthousiasme qui, d’un bout à l’autre de l’Europe, enflammait les esprits, de ces espérances ardentes, de ces aspirations inouïes, qu’est-il resté ? L’histoire n’offre aucun autre exemple d’une découverte aussi applaudie, aussi exaltée à sa naissance, aussi délaissée bientôt après. Les aérostats semblaient appelés à régénérer la science, en lui ouvrant des moyens d’expérimentation d’une portée toute nouvelle ; cependant ils n’ont guère servi qu’à satisfaire, dans les fêtes publiques, une vaine curiosité. Les résultats qu’ont retirés de leur emploi les différentes branches de la physique et de la météorologie, n’ont qu’une valeur très-secondaire. La possibilité de s’élever dans les airs et d’y séjourner quelque temps, certains faits, d’une importance médiocre, ajoutés à la météorologie, quelques moyens nouveaux d’expérimentation offerts aux physiciens, l’espérance lointaine, et d’ailleurs très-vivement contestée, d’arriver un jour à la direction des ballons : voilà tout ce qu’a produit, sous le rapport scientifique, une découverte qui semblait dans ses débuts si riche de promesses...
Aucune découverte n’a excité, autant que celle des aérostats, la surprise, l’admiration, l’émotion universelles. Il n’y eut en Europe, qu’un cri d’enthousiasme pour les navigateurs intrépides qui, les premiers, osèrent s’élancer dans le vaste champ des airs. En effet, jamais l’orgueil humain n’avait rencontré de triomphe plus éclatant en apparence. L’homme venait, disait-on, de marcher à la conquête de l’atmosphère. Ces plaines infinies, dont l’œil est impuissant à sonder l’étendue, désormais devenaient son domaine ; il pouvait à son gré parcourir son nouvel empire, il régnait en maître sur ces régions inexplorées. Ainsi le monde n’offrait plus de barrières, l’espace n’avait plus d’abîmes que son génie ne pût franchir. On s’abandonnait de toutes parts, à l’orgueil de cette pensée ; on applaudissait à ce résultat inespéré des sciences physiques qui, à peine à leur naissance, venaient de donner un si magnifique témoignage de leur puissance. On ne mettait pas en doute la possibilité de régulariser bientôt et de diriger à travers les airs la marche de ces nouveaux esquifs, et la navigation atmosphérique apparaissait déjà comme une création prochaine.
De tout cet éclat et de tout ce retentissement, de cet enthousiasme qui, d’un bout à l’autre de l’Europe, enflammait les esprits, de ces espérances ardentes, de ces aspirations inouïes, qu’est-il resté ? L’histoire n’offre aucun autre exemple d’une découverte aussi applaudie, aussi exaltée à sa naissance, aussi délaissée bientôt après. Les aérostats semblaient appelés à régénérer la science, en lui ouvrant des moyens d’expérimentation d’une portée toute nouvelle ; cependant ils n’ont guère servi qu’à satisfaire, dans les fêtes publiques, une vaine curiosité. Les résultats qu’ont retirés de leur emploi les différentes branches de la physique et de la météorologie, n’ont qu’une valeur très-secondaire. La possibilité de s’élever dans les airs et d’y séjourner quelque temps, certains faits, d’une importance médiocre, ajoutés à la météorologie, quelques moyens nouveaux d’expérimentation offerts aux physiciens, l’espérance lointaine, et d’ailleurs très-vivement contestée, d’arriver un jour à la direction des ballons : voilà tout ce qu’a produit, sous le rapport scientifique, une découverte qui semblait dans ses débuts si riche de promesses...