Les Merveilles de la science/Phonographe

Nonfiction, Science & Nature, Technology, Industrial Technology, Acoustics & Sound
Cover of the book Les Merveilles de la science/Phonographe by Louis Figuier, Eric HELAN
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Author: Louis Figuier ISBN: 1230001329902
Publisher: Eric HELAN Publication: March 12, 2016
Imprint: Language: French
Author: Louis Figuier
ISBN: 1230001329902
Publisher: Eric HELAN
Publication: March 12, 2016
Imprint:
Language: French

Le 11 mai 1878, il se passa des choses étranges à l’Académie des sciences de Paris. Pendant la séance publique, un des plus savants physiciens de cette assemblée, Th. Du Moncel, présenta à ses collègues un appareil vraiment merveilleux, puisqu’il reproduisait la voix humaine, qu’il parlait, chantait, et répétait les sons, préalablement fixés et emmagasinés à sa surface.

L’inventeur était M. Edison, le célèbre électricien des États-Unis.

Quoique le téléphone nous ait habitués à bien des surprises scientifiques venant du nouveau monde, l’annonce de l’existence d’une machine enregistrant les sons, laissait les assistants fort incrédules. Mais il fallut bien se rendre à l’évidence.

L’aide de M. Edison, envoyé de New-York pour faire connaître en Europe lephonographe, s’était placé devant sa machine, qui ressemble à une boîte à musique, et qui a un mètre de long sur 20 centimètres de large, et il prononça, à voix très haute, les mots suivants :

— M. Edison a l’honneur de saluer Messieurs les membres de l’Académie.

Alors il tourna la manivelle, et la machine répéta distinctement :

— M. Edison a l’honneur de saluer Messieurs les membres de l’Académie.

Ensuite l’opérateur, appliquant de nouveau ses lèvres sur l’embouchure de la machine, dit textuellement :

— Monsieur phonographe, parlez-vous français ?

Il tourna la manivelle, et l’instrument répéta :

— Monsieur phonographe, parlez-vous français ?

Ces paroles furent parfaitement entendues de tout le monde. Seulement, le timbre n’était plus le même que celui des paroles prononcées ; l’instrument parlait beaucoup plus bas, et à la manière d’un ventriloque.

L’assistance était stupéfaite : on paraissait croire à une mystification. Th. du Moncel, fut prié par ses collègues de vouloir bien remplacer l’opérateur.

Du Moncel s’approcha donc de la boîte parlante, et dit, d’une voix très forte :

— L’Académie remercie M. Edison de son intéressante communication.

L’instrument répéta les paroles de Th. Du Moncel.

Académiciens et public, tout le monde était interdit, tant cette découverte était merveilleuse et imprévue.

L’étonnement qui se manifesta, au sein de l’Académie, eut un résultat extraordinaire, et auquel on était loin de s’attendre. Un savant illustre, le docteur Bouillaud, ne pouvait en croire ses oreilles. Il soupçonnait quelque supercherie, quelque mystification ; car le soupçon de supercherie est encore le grand cheval de bataille de bien des savants, en présence d’un phénomène qui dépasse les données ordinaires et les faits habituels. Bouillaud, sceptique par essence, flairait donc une supercherie, de la part de Th. Du Moncel. À peine ce dernier avait-il terminé sa communication, que Bouillaud quittait sa place, pour aller examiner de près la personne de son savant confrère, et reconnaître s’il ne cachait point dans sa bouche quelque pratique de polichinelle, qui aurait produit les sons entendus. N’ayant pu rien découvrir de ce genre sur Th. Du Moncel, notre enragé sceptique songea à un effet de ventriloquie...

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Le 11 mai 1878, il se passa des choses étranges à l’Académie des sciences de Paris. Pendant la séance publique, un des plus savants physiciens de cette assemblée, Th. Du Moncel, présenta à ses collègues un appareil vraiment merveilleux, puisqu’il reproduisait la voix humaine, qu’il parlait, chantait, et répétait les sons, préalablement fixés et emmagasinés à sa surface.

L’inventeur était M. Edison, le célèbre électricien des États-Unis.

Quoique le téléphone nous ait habitués à bien des surprises scientifiques venant du nouveau monde, l’annonce de l’existence d’une machine enregistrant les sons, laissait les assistants fort incrédules. Mais il fallut bien se rendre à l’évidence.

L’aide de M. Edison, envoyé de New-York pour faire connaître en Europe lephonographe, s’était placé devant sa machine, qui ressemble à une boîte à musique, et qui a un mètre de long sur 20 centimètres de large, et il prononça, à voix très haute, les mots suivants :

— M. Edison a l’honneur de saluer Messieurs les membres de l’Académie.

Alors il tourna la manivelle, et la machine répéta distinctement :

— M. Edison a l’honneur de saluer Messieurs les membres de l’Académie.

Ensuite l’opérateur, appliquant de nouveau ses lèvres sur l’embouchure de la machine, dit textuellement :

— Monsieur phonographe, parlez-vous français ?

Il tourna la manivelle, et l’instrument répéta :

— Monsieur phonographe, parlez-vous français ?

Ces paroles furent parfaitement entendues de tout le monde. Seulement, le timbre n’était plus le même que celui des paroles prononcées ; l’instrument parlait beaucoup plus bas, et à la manière d’un ventriloque.

L’assistance était stupéfaite : on paraissait croire à une mystification. Th. du Moncel, fut prié par ses collègues de vouloir bien remplacer l’opérateur.

Du Moncel s’approcha donc de la boîte parlante, et dit, d’une voix très forte :

— L’Académie remercie M. Edison de son intéressante communication.

L’instrument répéta les paroles de Th. Du Moncel.

Académiciens et public, tout le monde était interdit, tant cette découverte était merveilleuse et imprévue.

L’étonnement qui se manifesta, au sein de l’Académie, eut un résultat extraordinaire, et auquel on était loin de s’attendre. Un savant illustre, le docteur Bouillaud, ne pouvait en croire ses oreilles. Il soupçonnait quelque supercherie, quelque mystification ; car le soupçon de supercherie est encore le grand cheval de bataille de bien des savants, en présence d’un phénomène qui dépasse les données ordinaires et les faits habituels. Bouillaud, sceptique par essence, flairait donc une supercherie, de la part de Th. Du Moncel. À peine ce dernier avait-il terminé sa communication, que Bouillaud quittait sa place, pour aller examiner de près la personne de son savant confrère, et reconnaître s’il ne cachait point dans sa bouche quelque pratique de polichinelle, qui aurait produit les sons entendus. N’ayant pu rien découvrir de ce genre sur Th. Du Moncel, notre enragé sceptique songea à un effet de ventriloquie...

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