Author: | Chateaubriand | ISBN: | 1230000227281 |
Publisher: | Chateaubriand | Publication: | March 21, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Chateaubriand |
ISBN: | 1230000227281 |
Publisher: | Chateaubriand |
Publication: | March 21, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Les Aventures du dernier Abencerage sont écrites depuis à peu près une vingtaine
d'années : le portrait que j'ai tracé des Espagnols explique assez pourquoi
cette nouvelle n'a pu être imprimée sous le gouvernement impérial. La résistance
des Espagnols à Buonaparte, d'un peuple désarmé à ce conquérant qui avait vaincu
les meilleurs soldats de l'Europe, excitait alors l'enthousiasme de tous les
coeurs susceptibles d'être touchés par les grands dévouements et les nobles
sacrifices. Les ruines de Saragosse fumaient encore, et la censure n'aurait pas
permis des éloges où elle eût découvert, avec raison, un intérêt caché pour les
victimes. La peinture des vieilles moeurs de l'Europe, les souvenirs de la
gloire d'un autre temps et ceux de la cour d'un de nos plus brillants monarques,
n'auraient pas été plus agréables à la censure, qui d'ailleurs commençait à se
repentir de m'avoir tant de fois laissé parler de l'ancienne monarchie et de la
religion de nos pères : ces morts que j'évoquais sans cesse faisaient trop
penser aux vivants.
EXTRAIT:
Les Aventures du dernier Abencerage sont écrites depuis à peu près une vingtaine
d'années : le portrait que j'ai tracé des Espagnols explique assez pourquoi
cette nouvelle n'a pu être imprimée sous le gouvernement impérial. La résistance
des Espagnols à Buonaparte, d'un peuple désarmé à ce conquérant qui avait vaincu
les meilleurs soldats de l'Europe, excitait alors l'enthousiasme de tous les
coeurs susceptibles d'être touchés par les grands dévouements et les nobles
sacrifices. Les ruines de Saragosse fumaient encore, et la censure n'aurait pas
permis des éloges où elle eût découvert, avec raison, un intérêt caché pour les
victimes. La peinture des vieilles moeurs de l'Europe, les souvenirs de la
gloire d'un autre temps et ceux de la cour d'un de nos plus brillants monarques,
n'auraient pas été plus agréables à la censure, qui d'ailleurs commençait à se
repentir de m'avoir tant de fois laissé parler de l'ancienne monarchie et de la
religion de nos pères : ces morts que j'évoquais sans cesse faisaient trop
penser aux vivants.