Author: | E.T.A. Hoffmann | ISBN: | 1230000648202 |
Publisher: | pb | Publication: | September 6, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | E.T.A. Hoffmann |
ISBN: | 1230000648202 |
Publisher: | pb |
Publication: | September 6, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Dans le grand salon qui occupe tout le rez-de-chaussée dans sa largeur,
et dont le plafond en coupole s’élève plus haut que le deuxième
étage, la plastique a reproduit en sculptures dorées tout ce que tu viens
de voir indiqué dans les peintures du vestibule. Tu ne manqueras pas,
à la première vue, de te récrier sur le goût corrompu du siècle de Louis
XIV, de déclamer hautement contre un style aussi faux, aussi maniéré,
aussi confus, aussi baroque ! Mais pour peu que tu partages ma manière
de voir, et si, comme je me plais toujours à le supposer, lecteur bénévole !
tu es doué d’une active imagination, tu oublieras bientôt toute idée de
blâme, quelque bien fondé qu’il soit d’ailleurs. Cet arbitraire sans frein,
ce?e exagération ne te paraîtront plus que de hardis caprices du génie
de l’artiste, se jouant avec ces milliers de figures soumises à son libre
arbitre, mais formulant pourtant dans leur ensemble, dans leur enchaînement
complet, ce sentiment d’amère ironie qu’inspirent les déceptions
de la vie terrestre aux âmes profondes qui souffrent de quelque blessure
mortelle...
Dans le grand salon qui occupe tout le rez-de-chaussée dans sa largeur,
et dont le plafond en coupole s’élève plus haut que le deuxième
étage, la plastique a reproduit en sculptures dorées tout ce que tu viens
de voir indiqué dans les peintures du vestibule. Tu ne manqueras pas,
à la première vue, de te récrier sur le goût corrompu du siècle de Louis
XIV, de déclamer hautement contre un style aussi faux, aussi maniéré,
aussi confus, aussi baroque ! Mais pour peu que tu partages ma manière
de voir, et si, comme je me plais toujours à le supposer, lecteur bénévole !
tu es doué d’une active imagination, tu oublieras bientôt toute idée de
blâme, quelque bien fondé qu’il soit d’ailleurs. Cet arbitraire sans frein,
ce?e exagération ne te paraîtront plus que de hardis caprices du génie
de l’artiste, se jouant avec ces milliers de figures soumises à son libre
arbitre, mais formulant pourtant dans leur ensemble, dans leur enchaînement
complet, ce sentiment d’amère ironie qu’inspirent les déceptions
de la vie terrestre aux âmes profondes qui souffrent de quelque blessure
mortelle...